Résumé de la 39e partie n Comme dans les autres contes, le héros parvient à se mettre hors de portée des griffes des ogres qui voulaient le dévorer. Si dans les récits précédents, c'est l'ogre qui va vers ses victimes potentielles, dans ce celui-ci, relevé dans l'est algérien, c'est l'homme qui va vers lui. Signalons d'abord que le récit se situe dans un cadre qui se rapproche de celui des contes : une maison isolée, à l'orée d'un bois. Une jeune fille, orpheline de père et de mère, y vit avec ses frères. Comme ceux-ci travaillent loin de chez eux, et qu'ils partent à l'aube pour ne revenir que le soir, ils lui ont recommandé de rester enfermée et de n'ouvrir à aucun inconnu. Les journées de la jeune fille sont monotones. Elle fait le ménage, prépare le repas et s'installe derrière le métier à tisser, travaillant jusqu'au retour de ses frères. Ce jour-là, le feu qu'elle n'a pas entretenu s'est éteint et elle n'a pas de quoi le raviver. «Comment faire pour préparer le repas de mes frères ?», s'est-elle demandé avec angoisse. Elle sait qu'il y a un village, non loin de là, et, elle se dit qu'elle pourrait peut-être s'y rendre pour demander des braises. Elle prend une écuelle et, en dépit de l'interdiction de ses frères, elle sort de la maison. Mais au lieu de prendre la direction du village, elle prend celle de la forêt. Elle marche longuement, s'enfonçant profondément dans la forêt. Elle finit par trouver une maison, mais point de village. Elle hésite : va-t-elle frapper à la porte ou alors, retourner sur ses pas ? elle a peur pour être tentée par la fuite mais elle se rappelle ses frères qui risquent de ne pas avoir de quoi dîner si elle ne rapporte pas de braises. Elle frappe. Une voix caverneuse lui répond. — Qui est là ? — C'est moi, dit-elle, je cherche des braises, mon feu s'est éteint ! La porte s'ouvre devant un homme d'une taille gigantesque, la barbe et les cheveux hirsutes, les sourcils si épais qu'ils se rejoignent sur un front bas et étroit. La malheureuse est effrayée mais elle réitère sa demande. — Au nom de Dieu, donne-moi des braises, je dois préparer le repas de mes frères. L'homme la regarde, sans répondre, comme s'il hésitait sur l'attitude à prendre. Finalement, il dit : — Je consens à te donner des braises, pour préparer le repas de tes frères, mais à condition que je te coupe le petit doigt du pied... — Crains Dieu, dit la malheureuse. — C'est ma condition, dit l'homme. Alors, elle lui tend le pied et d'un coup de couteau, il tranche l'orteil. Il lui remplit son écuelle de braises et elle se sauve sans demander son reste, n'osant même pas se retourner. Elle prépare le repas de ses frères et, à leur retour, ne leur dit rien de son aventure. Elle ne sait pas que le lendemain, l'homme de la forêt, qui n'est qu'un ogre, a suivi les traces de sang laissées par le doigt du pied coupé et repéré ainsi la maison où elle habite... Il est retourné chez lui, satisfait. (à suivre...)