Réaction n La FAF a, par le biais de son président, Hamid Haddadj, transmis hier un rapport circonstancié pour essayer de défendre un tant soit peu les intérêts du Mouloudia d'Alger dans ce qu'on pourrait appeler désormais l'affaire du match contre le Kwara. Joint par nos soins hier soir, Hamid Haddadj, président de la FAF, a confirmé l'envoi par son institution d'un rapport circonstancié dans lequel elle (la FAF) revient sur les conditions très difficiles et à la limite du supportable dans lesquelles se sont effectués le voyage et le déroulement du match aller du Mouloudia d'Alger face au club nigérian du Kwara United, pour le compte du match aller des 16es de finale de la Coupe de la CAF. La Fédération algérienne a essayé de mettre en exergue avec précision les raisons qui ont conduit à exacerber les tensions et peser sur le moral des joueurs du MCA et sensibiliser la CAF sur les déplacements de nos clubs dans certains pays d'Afrique. Par cette démarche, la FAF voudrait amener le jury disciplinaire de la confédération africaine de football, qui devra statuer sur l'affaire aujourd'hui, à faire preuve de clémence et ne pas trop accabler les cinq joueurs du Mouloudia accusés d'agressions physique et verbale envers la personne de l'arbitre Ivoirien Doué Noumandiez et son assistant, en l'occurrence le gardien Abdouni, accusé numéro un, de Bouacida, Babouche, Chaoui et Hadjadj. Ces joueurs, faut-il le rappeler (voir notre édition de samedi 10/03), tombent sous le coup de l'article 122 du code disciplinaire de la CAF qui énonce que «le joueur qui, intentionnellement, porte atteinte à l'intégrité corporelle ou à la santé d'une personne, est suspendu pour 4 matches au moins. Lorsque la victime d'une infraction est un officiel de match, la sanction à prononcer sera augmentée de moitié». La réaction de la FAF, pour sa part, fait suite aux notifications officielles de suspension qu'elle a reçues dans la matinée d'hier de la part de la CAF concernant les cinq joueurs cités plus haut ainsi que du président de section Khaled Adnane, accusé lui aussi d'avoir injurié l'arbitre et que le commissaire de la rencontre, le Béninois Bruno Didavi a bien porté dans son rapport d'après match. Pour M. Haddadj, il ne s'agit pas de défendre l'indéfendable, mais il est du devoir de la FAF de protéger les intérêts des clubs quelles que soient les circonstances, même si dans pareils cas, c'est-à-dire lorsqu'il s'agit de cas disciplinaires, il n'est pas facile de plaider la cause des joueurs coupables d'agressions. Du coup, et sauf miracle, le Mouloudia d'Alger foulera la pelouse du stade Omar-Hamadi, dimanche prochain pour le match retour contre le Kwara, sans six de ses joueurs (les cinq plus Coulibaly qui a été, à l'instar du gardien Abdouni, expulsé au match-aller). Soit un handicap de taille pour les Mouloudéens appelés par ailleurs à remonter le score de 0-3. De son côté, la direction du MCA, dont les dirigeants sont plutôt coupables d'amateurisme et d'inexpérience dans la préparation et la gestion de leur première sortie africaine cette saison, ne veulent pas rester les bras croisés et comptent saisir le Tribunal arbitral sportif (TAS) pour se défendre en mettant l'accent sur le complot dont a fait l'objet son équipe à Ilorine, il y a une quinzaine de jours. Mais il ne faut pas se leurrer, car souvent dans de telles affaires, les équipes dont les joueurs sont accusés d'agressions sur des officiels sortent rarement indemnes et les sanctions qu'elles encourent sont lourdes de conséquences. Reste aux Mouloudéens, dirigeants, staff technique, joueurs et supporters, de préparer comme il se doit cette manche retour et de se concentrer sur le défi purement sportif qui se profile à l'horizon. Le score de 0 à 3 est, certes, large, mais pas insurmontable. La preuve est que le MCA de 1976, premier club à avoir offert à l'Algérie une coupe d'Afrique des clubs champions, a su remonter le même résultat en finale et contre un monstre de l'époque, le Hafia de Conakry de Guinée.