Plus les années passent, mieux on comprend pourquoi la France coloniale voulait à tout prix séparer le Sahara du reste du territoire national de sorte à le garder. Selon les historiens, les décideurs français étaient prêts à accorder l'indépendance à notre pays au milieu des années 1950, mais la découverte, en 1954, d'une grosse accumulation de gaz à Djebel Berga, au sud de Aïn Salah, et d'un champ pétrolier dans la région de Aïn Salah, en 1956, leur avait fait changer d'avis. Le socialiste Guy Mollet, dont l'arrivée au pouvoir devait mettre fin à la guerre, et les hauts responsables français de l'époque ont commencé, en effet, après ces découvertes, à réfléchir à faire du Sahara une entité à part. Ainsi est intervenue, le 7 août 1957, la séparation définitive de cette région du reste de l'Algérie sur le plan juridique et administratif avec la transformation des «quatre territoires du sud algérien» qui constituaient, depuis 1902, le Sahara en deux départements sahariens, «les départements des Oasis et de la Saoura», intégrés au sein de l'Organisation commune des régions sahariennes (Ocrs) créée le 10 janvier 1957 pour «la mise en valeur, l'expansion économique et la promotion sociale des zones sahariennes de la République française et à la gestion de laquelle participent l'Algérie, la Mauritanie, le Niger et le Tchad». Néanmoins, les Algériens se sont, dès le début, opposés à cette idée qui allait, tout de même, leur être proposée de nouveau, lors des premières négociations engagées avec le Gouvernement provisoire de la révolution algérienne (Gpra), mais sans résultat.