Largué à dix points du leader en championnat, éliminé en Ligue des champions des clubs arabe, l'automne dernier, puis hier en coupe de la CAF, le Mouloudia d'Alger se retrouve bien loin de ses ambitions estivales. Des ambitions affichées au lendemain d'un sacre en coupe d'Algérie, survenu 23 ans après et qui a donné des ailes à la direction présidée à l'époque par le Dr Messaoudi. Un personnage que certains regrettent aujourd'hui oubliant que ses bilans des deux dernières saisons n'ont jamais été approuvés, ni par le commissaire aux comptes qui, au contraire, les a rejetés ni par la direction de la jeunesse,des sports et des loisirs (Djsl) d'Alger. Ces bilans sont, dit-on, sur le bureau du procureur de la République en attendant qu'une suite leur soit donnée. Kouba a été hier le tombeau du Mouloudia dans cette coupe de la CAF que le club a joué un peu forcé, sans un réel génie ni de grandes ambitions. Rappelons-nous le match aller qui a mis à nu l'incapacité de l'actuel directoire de se hisser au standing d'une aussi grande formation à travers les difficultés qu'il a eues pour financer le voyage au Nigeria, l'amateurisme dont il a fait preuve dans la gestion du séjour et de la confrontation contre le Kwara et l'absence d'un réel travail psychologique à la hauteur de l'événement. Au match retour, c'est encore le ratage puisque les dirigeants mettront un temps fou pour choisir un terrain de domiciliation, ce qui leur coûtera 5 000 euros d'amende de la part de la CAF. Aux dernières nouvelles, en plus du rapport accablant du commissaire du match qui a eu comme décision conservatoire la suspension de quatre joueurs (Babouche, Bouacida, Chaoui et Hadjadj), celui de l'ambassadeur d'Algérie à Lagos est, lui non plus, peu favorable aux Mouloudéens. En l'absence donc de dirigeants forts et compétents trempés dans les vraies vertus de la maison mouloudéenne, les joueurs ont été les auteurs d'actes disciplinaires inqualifiables, à l'image de l'incident qui a eu lieu entre le président du directoire, Omar Katrandji, et Farouk Belkaïd il y a quelques jours seulement. C'est un constat d'échec qui explique à mots voilés les errements et la crise existentielle qui dure depuis plusieurs années. Dès lors, il devient nécessaire de revenir à la légalité et faire doter le club d'une véritable direction, élue, à l'instar des autres clubs, c'est la seule façon de mettre fin au provisoire et à un futur incertain. On comprend bien le président de la JS Kabylie, Moh-Chérif Hannachi, déclarant que son club ne sera jamais géré par un directoire. Ou bien un Abdelhakim Serrar qui s'est offert l'appui d'un wali, de son exécutif, et de tous les industriels d'une région entière pour donner une nouvelle dimension à l'Entente de Sétif, voire Medouar qui a fait de la stabilité de son staff, de la politique des jeunes et de la formation, les atouts majeurs de l'ASO Chlef.