Résumé de la 101e partie n Seamus est le suspect n°1 et Neeve est la première à être écoutée dans les locaux de la police. Denny avait pris sa place habituelle dès sept heures du matin. A sept heures vingt, il vit un grand type en tenue de jogging entrer dans Schwab House. Quelques minutes plus tard, Neeve Kearny sortit avec lui. Ils partirent en courant vers le parc. Denny jura tout bas. Si seulement elle avait été seule. Il avait coupé par le parc pour venir. Pas un chat. Il aurait pu la buter n'importe où. Il tâta le revolver dans sa poche. Hier soir en rentrant chez lui, il avait vu le Grand Charley stationné dans sa rue. Charley avait baissé la vitre de la voiture et lui avait tendu un paquet enveloppé de papier brun. En le prenant, Denny avait senti la forme d'un revolver sous ses doigts. «Kearny commence à faire de vrais dégâts», lui avait dit le Grand Charley. «?a n'a plus besoin de ressembler à un accident. Débrouille-toi pour la descendre de n'importe quelle façon.» Il fut tenté de les suivre dans le parc, de les tuer tous les deux. Mais le Grand Charley risquait de ne pas apprécier. Denny marcha dans la direction opposée. Aujourd'hui, il était engoncé dans un gros chandail qui lui descendait jusqu'aux genoux, avec un vieux pantalon de toile déchiré, des sandales de cuir, une casquette de jersey autrefois jaune vif sous laquelle il portait une perruque grise ; des mèches de cheveux graisseux lui descendaient sur le front. Il avait l'air d'un junkie pas frais. Dans l'autre déguisement, il ressemblait à un poivrot. Ainsi, personne ne se souviendrait qu'un type en particulier rôdait autour de l'immeuble de Neeve Kearny. En mettant un jeton dans le tourniquet du métro de la Soixante-deuxième Rue, il pensa, je vais demander au Grand Charley un supplément pour tout le fric que je dépense à changer de frasques. Neeve et Jack pénétrèrent dans le parc à la hauteur de la Soixante-dix-neuvième Rue et commencèrent à courir en direction de l'est, puis bifurquèrent vers le nord. Comme ils approchaient du Metropolitan Museum, Neeve porta instinctivement ses pas vers l'ouest. Elle ne voulait pas passer devant l'endroit où sa mère était morte. Mais devant le regard étonné de Jack, elle dit : «Désolée, c'est vous qui menez.» Bien qu'elle s'efforçât de garder les yeux résolument fixés en avant, elle jeta malgré elle un coup d'œil vers la zone située derrière les arbres dénudés. Le jour où sa mère n'était pas venue la chercher à l'école. La directrice, Sœur Maria, lui avait dit d'attendre dans le bureau et suggéré de commencer ses devoirs à faire à la maison. Il était près de dix-sept heures lorsque Myles était arrivé. A ce moment, elle savait déjà qu'il était arrivé quelque chose. Sa mère n'était jamais en retard. Dès l'instant où elle avait levé la tête et vu Myles debout devant elle, les yeux bordés de rouge, le visage empreint d'un mélange de désespoir et de pitié, elle avait compris. Elle avait tendu ses bras vers lui : «Est-ce que ma maman est morte ? — Mon pauvre petit chou, avait dit Myles en la soulevant de terre et en la pressant contre lui. Mon pauvre petit chou.» Neeve sentit les larmes lui brouiller la vue. Accélérant l'allure, elle passa comme une flèche devant l'allée déserte, devant l'extension du Met qui contenait les collections égyptiennes. Ce n'est qu'en approchant du réservoir qu'elle ralentit. (à suivre...)