Résumé de la 3e partie n José Iberraz reprend connaissance, ses premières phrases décousues accusent sa belle-sœur de comploter l'assassinat. «Je me suis marié il y a cinq ans, avec Laura, sa sœur aînée. On s'aimait bien, ça allait bien, jusqu'au jour du mariage. Qu'est-ce qu'elle a fait le jour du mariage ? Le jour même, hein ? En pleine réception? Elle m'a attiré dans sa chambre. Bon sang, il fallait que je sois devenu fou, j'avais bu un peu. Et voilà, ça a commencé là. Mais attendez, elle, elle se mariait aussi ce jour-là. Elle avait voulu le même jour que nous. Pedro, un bon copain. Elle s'en foutait comme du quart, elle ne l'aimait même pas. Et moi aveugle, imbécile, je courais dès qu'elle me sifflait, femme, copain, tout ça, je ne voyais plus rien. Il n'y avait qu'elle. Et puis elle l'a tué. Ça j'en suis sûr maintenant. Elle a tué son mari. Deux ans après le mariage. C'était planifié dans sa tête, tout ça. Elle a raconté une histoire d'accident de voiture. Il est mort, elle a été éjectée «miraculeusement» ! Elle a sauté, oui... Je me souviens du flic qui lui disait sans arrêt : «Vous avez dû sauter par la portière avant le dérapage, essayez de vous souvenir...» Et elle : «Non non... Je ne sais plus, le virage... j'ai oublié.» Moi je savais et je ne voulais pas savoir. Après le mari, il fallait éliminer Laura, bien sûr, c'était évident. Alors elle l'a fait.» José Iberraz semble raconter un film dont il ignorait être le spectateur sur le moment. Les calmants le font parler avec une facilité peut-être dangereuse pour sa situation vis-à-vis de la police. Le médecin le met en garde : «Vous devriez attendre d'être interrogé, d'avoir un avocat. Vous n'êtes pas dans votre état normal pour l'instant, et ce n'est pas mon rôle de vous écouter. Ça ne fait rien, je m'en fous, si vous saviez comme je m'en fous maintenant que j'ai compris. D'ailleurs, je l'ai tuée, étranglée comme un serpent. Imaginez ça : je l'ai étranglée de mes mains, je ne pouvais pas faire autrement, elle m'a rendu fou. «On était sur la plage, dans un coin tranquille. L'amour, elle ne pensait qu'à ça ! J'étais son Dieu, moi pauvre imbécile ! Et elle me dit de ne pas m'en faire qu'elle a donné à Laura un petit somnifère avec du whisky. Elle me dit qu'elle dort et qu'on est tranquilles. Elle me dit : «Ne bouge pas, je vais voir attends-moi.» Et ses grimaces et ses promesses. Et moi qui marche, vous savez c'était une putain cette femme ! Je la vois bien, maintenant. Et la voilà qui revient. Elle me dit : «Elle dort, on a toute la nuit.» Une nuit. Elle a mis tout son talent, cette nuit-là. Et puis nous rentrons, il fait presque jour. Je vois Laura crispée sur le lit, bizarre, la bouche ouverte. Je vais crier, appeler du secours, mais l'autre, elle m'entraîne, elle me fait taire. Elle me dit : «Viens... je vais t'expliquer, il faut que tu saches. Maintenant, nous sommes complices et nous sommes libres.» (à suivre...)