Passe d?armes Hormis le RND, tous les partis se sont opposés au projet de loi de finances 2004, en se montrant très critiques vis-à-vis du gouvernement. Tous les partis ont, néanmoins, été d?accord pour constater que la bonne santé financière du pays est loin de générer des effets positifs sur le vécu quotidien des citoyens. Tout le monde s?offusque du fait que 10 millions de repas sont servis à des citoyens, rongés par la faim, alors que les caisses de l?Etat comptent 30 milliards de dollars de réserves. Les députés du PT considèrent que le sauvetage des entreprises publiques est une opération apte à maintenir les emplois et à jouer le rôle de garrot pour arrêter la dégradation des conditions de vie des citoyens. Le MSP exhorte le gouvernement à avoir une politique économique claire. Mais tous les députés n?ont pas la même interprétation du concept de développement. Abbas Mekhalif, le chef du groupe parlementaire du FLN, considère les tournées du président à travers les wilayas du pays comme une simple opération électoraliste. C?est ce que confirme, à ses yeux, la distribution d?enveloppes financières généreuses sans aucune adéquation avec les impératifs du développement. L?orateur s?élève aussi contre l?instrumentalisation de la justice et de l?administration à des fins électoralistes. Ce discours tranche avec l?optimisme de Miloud Chorfi, chef du groupe parlementaire du RND, pour lequel «tout va bien» ou presque. S?il y a encore des secteurs non touchés par les réformes, Chorfi pense que cela devrait plutôt être imputé à l?inertie de Benflis qui n?a pas daigné, selon lui, prendre une seule décision en l?espace de trois ans. Les autres partis sont restés en dehors de cette querelle entre le FLN et le RND. Le MSP, par la voix du chef du groupe parlementaire du parti, Abderrezak Mokri, s?élève contre l?absence d?une loi d?exécution qui fait le bilan de la mise en ?uvre de la loi de finances 2003. Le chef du groupe parlementaire du Mouvement de la réforme nationale, Abdelghafour Sadi, assimile, pour sa part, cette omission à une volonté d?outrepasser les attributions constitutionnelles de l?APN. Djelloul Djoudi, chef du groupe parlementaire du PT, propose, quant à lui, une alternative à la situation de blocage dans laquelle se trouve l?économie. Il propose un plan national de reconstruction dans lequel les investissements publics devraient jouer un rôle central. Le chef du groupe des indépendants, Imad Djafri, aborde, lui aussi, la situation économique en s?intéressant particulièrement à la nécessité d?encourager les exportations hors hydrocarbures pour s?affranchir de la dépendance vis-à-vis de la fluctuation des prix du baril du pétrole sur le marché international. Les partis ont aussi demandé une plus grande indulgence du gouvernement vis-à-vis des enseignants grévistes et une prise en charge rapide des victimes du séisme du 21 mai dernier. Il est à signaler que pas moins de 90 amendements ont été déposés par les députés dont 124 ont pris la parole depuis dimanche, alors que 15 autres ont présenté des interventions écrites.