Résumé de la 41e partie n Une enquête, dans les milieux de la Résistance, démontre que Petiot n'a jamais été un résistant. Il ne reconnaît qu'une partie des crimes qui lui sont imputés. Le 18 mars 1946, le procès s'ouvre devant la cour d'Assises de Paris. Il y a foule devant le tribunal et la police doit intervenir pour faire entrer les gens. On se bouscule car on sait qu'il n'y aura pas assez de place pour tout le monde. Les journalistes sont également venus, très nombreux, pour couvrir ce que la presse a annoncé comme le procès du siècle. Petiot fait son entrée, au milieu de cris mais aussi d'applaudissements. Il a autant de partisans que d'adversaires, et Petiot, sachant l'attrait qu'il exerce sur le public, lui fait du charme. Il porte un costume croisé bien coupé et il se tient droit. Il promène un regard sur la salle, subjuguant les assistants : son regard enflammé, qui lui faisait jadis gagner des électeurs à Villeneuve-sur-Yonne, opère le même effet : il fascine. C'est le président Léser, un homme connu pour son intransigeance morale, qui présidera les débats. L'accusation générale est tenue par l'avocat général Dupin. Petiot est défendu par Me Fleuriot, aidé par trois assistants. La partie civile est représentée par Me Véron, un résistant connu, qui défend les intérêts de la famille d'Yvan Dreyfus, une des victimes que Petiot a fait passer pour un collaborateur. Lui aussi est assisté par d'autres avocats. La lecture de l'acte d'accusation est longue et ennuyeuse, puis vient l'interrogatoire des témoins. Puis on passe au moment le plus attendu : l'interrogatoire de Petiot. Un interrogatoire qui va durer trois journées entières, au cours desquelles la vie du médecin va être passée au crible. On parle de son enfance, de son adolescence, de ses études et de son installation à Villeneuve-sur-Yonne. — Ah, dit-il, avec une certaine nostalgie, c'était le bon temps, avant la guerre ! On lui rappelle ses méfaits. Il rit. — Des larcins ! vous savez, quand une chose me plaît, je la prends, quitte à la rendre plus tard ! — Il y a le meurtre de votre bonne ! — Ma bonne ? Louisette ? Vous croyez que je l'ai tuée ? — Oui, répond l'accusation. — Vous avez des preuves de ce que vous avancez ? Vous avez retrouvé son corps ? Il est prouvé que je l'ai poignardée ou étranglée ? L'avocat répond par la négative. — Alors, dit Petiot, ne m'accusez pas à tort. Il agite un index accusateur ; — Je suis mal placé pour vous dire qu'on ne peut accuser sans preuve ! Il regarde la salle et lance : — Quant à mon ancienne bonne, je suis sûr qu'elle s'est mise en ménage avec quelque confrère et qu'elle coule des jours heureux. Cette réplique, accompagnée d'un sourire narquois, fait rire l'assistance. Le président réclame le silence. Et menace, si on ne se tait pas, de faire évacuer la salle. (à suivre...)