En se référant à l'ensemble des évènements qui ont jalonné le parcours de l'industrie pharmaceutique dans notre pays depuis les années 90, époque durant laquelle le profit a fait sa loi à cause d'une politique du médicament défaillante qui a abouti à une destruction complète de l'embryon de ce secteur vital que l'Algérie a mis des années pour mettre sur pied, le constat aujourd'hui ne paraît pas être dissemblable. Une multitude de contraintes La nouvelle réforme basée, notamment, sur le produit générique avait pour ambition d'alléger, les dépenses liées au remboursement des médicaments et juguler la lourde facture d'importation de ces produits qui demeure très élevée. Elle a représenté environ 1 milliard de dollars pour chacune des deux dernières années avec tout ce que cela sous-entend comme bénéfice en faveur des importateurs qui ne sont, désormais pas tenus d'investir avec l'arrivée de l'arrêté du 6 juin 2006, les désengageant de l'obligation de s'engager dans un projet industriel. Ce choix et les principaux axes de cette réforme annoncée, à gros traits, tout au long de ces dernières années et sur laquelle semblent compter les autorités sanitaires, ne réussissent, pourtant, pas à réaliser un consensus de la part des principaux partenaires de la santé en l'occurrence les médecins et les pharmaciens. Ceci outre la perplexité affichée par de nombreux malades qui ne voient en ce générique qu'un simili du preceps sans aucun effet thérapeutique.Les besoins de la santé deviennent de plus en plus importants, coûteux et exigent un dialogue franc et sincère entre toutes les structures et partenaires sociaux qui constituent le secteur de la santé. Ainsi, à l'instar de toute initiative d'envergure les nouvelles orientations tracées par les pouvoirs publics visant à encourager la production et la consommation du médicament générique devraient logiquement passer par un sérieux débat entre les différents acteurs du secteur. Or, l'exacerbation des contraintes de diverses natures, dont l'attitude peu incitative de certaines autorités qui restent indifférentes face aux doléances exprimées par de nombreux industriels et pharmaciens, décourage toute velléité, selon l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie ( Unop), composé d'environ 30 entreprises privées exerçant des activités de fabrication , de conditionnement ou d'importation de médicaments. Ces derniers croulent devant les embûches administratives et bureaucratiques, en l'absence d'un cadre de consultation permanent avec, particulièrement, le ministère de la Santé. A ce point de discorde s'ajoute leur inquiétude devant le désengagement de l'Etat à protéger la production nationale à la veille de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC et de son association au marché européen. Face aux enjeux majeurs liés à cette ouverture, les industriels affirment qu'avec la disparition de toute protection de la production nationale, qui est déjà bien en deçà des attentes universellement recommandées, il serait difficile pour eux de préserver leur part du marché et assurer la pérennité de leurs entreprises. Longtemps ajournée, l'option du générique que l'on s' efforce de réussir n'est concrètement pas encore traduite sur le terrain. Rappelons, qu'à l'exception de Saïdal qui couvre environ 65 % des besoins en générique, la production et l'importation de ce dernier n'a toujours pas atteint les résultats escomptés.