Attrayant n Après une vingtaine de minutes de jeu du match Algérie – Cap-Vert, personne ne s'attendait au scénario d'un match donné sur papier largement en faveur des Algériens. Il était sans compter sur une grande technicité des Capverdiens qui ont su imposer leur jeu d'entrée à leurs homologues algériens. Le scénario rêvé par les fans algériens, qui était celui de voir l'adversaire des Verts baladé d'entrée et cueilli à froid par un ou deux buts ou bien un adversaire recroquevillé derrière limitant les dégâts, ne s'est pas produit. En réalité, tous les observateurs ont découvert une sélection capverdienne très séduisante par la fluidité de son jeu et l'audace de ses joueurs face à «l'ogre» algérien. Le baptême du feu du Brésilien Ricardo Rocha à la tête de la sélection du Cap-Vert a été réussi, malgré le score et la défaite enregistrés en fin de match. La production des coéquipiers de Claudio Zelito a été plus qu'honorable, audacieuse et encourageante pour cette sélection. Pour une fois, le classement Fifa des deux sélections s'est avéré vrai puisque l'Algérie ne dépasse le Cap-Vert que d'une longueur (78e rang pour les Verts et 79e pour les Iliens). Et les Capverdiens ont longtemps fait douter les hommes de Cavalli, moins convaincants que lors du match contre la Gambie où ils avaient étalé plus de maîtrise et d'art dans la construction du jeu. Là, les héritiers d'Amilcar Cabral ont étalé tout leur talent en faisant étalage d'une technicité très appréciable et un sens tactique bien élaboré, dont l'instigateur n'est autre que Ricardo Rocha dont se méfiait Cavalli avant la rencontre. D'ailleurs, le nouveau sélectionneur du Cap-Vert n'a pas caché ses ambitions de venir à Alger pour gagner et pas pour autre chose. Ce n'est pas de l'arrogance, ni du mépris envers notre sélection, mais Rocha voulait prouver à sa fédération qu'elle ne s'est pas trompé dans son choix. Il a su ainsi préparer son équipe et transcender ses joueurs de fournir le match parfait qui aurait pu se concrétiser n'était le réalisme algérien qui a fait mouche à l'heure du jeu et à deux minutes de la fin de la rencontre, renvoyant les Capverdiens à revoir quelques cours qui manquent à leur cursus pour passer à un palier supérieur. L'entraîneur brésilien savait que les Algériens devaient faire le jeu pour assurer un bon résultat, ce qui l'a poussé à prévoir, lui aussi, une équipe plus offensive jouant très haut pour gêner toute tentative de construction de la part des camarades de Ziani et pratiquant un football champagne bien léché et sentant la fraîcheur des îles. Les Lima, Eduardo Gomès, Meranda et autres Emerson Dos Santos ont laissé une forte impression auprès du public algérien et du staff technique national qui, d'ores et déjà, peut réfléchir sérieusement sur le match retour. Cavalli reconnaît par ailleurs que tout ce qu'il avait amassé comme informations sur le Cap-Vert concernait l'ancienne équipe, celle d'avant Rocha. Et que l'adversaire s'est avéré coriace techniquement et athlétiquement. Ce à quoi il y a remédié en seconde période en revoyant ses plans de bataille, faisant de la seconde manche celle de l'entraîneur. Il est donc inutile de le rappeler qu'aujourd'hui, à l'heure de l'universalité du football, le niveau général se resserre et il y a de moins en moins d'équipes faibles. Même lors des éliminatoires du Mondial et de la CAN- 2002, l'équipe nationale n'a pu marquer que deux buts au match retour face à cette équipe capverdienne après avoir ramené le point du match nul de Praia. Ce qui confirme la qualité de cet adversaire qui posera certainement des problèmes aux Verts au match retour, en juin prochain. Il faut donc s'en méfier.