Parade n La trouvaille semble porter ses fruits puisque, que ce soit du côté de l'ex-parti unique ou de celui de ses concurrents directs, aucune défection majeure n'est signalée. Les législatives du 17 mai entament leur dernière ligne droite avec l'expiration, ce soir à minuit, du délai imparti aux formations politiques pour déposer leurs listes de candidature. Fait curieux, les principaux prétendants au contrôle de la future assemblée ont préféré attendre la dernière minute, non seulement pour acheminer leurs listes au département de l'Intérieur, mais également pour en dévoiler le contenu. Une précaution que les observateurs expliquent par le souci des état-majors d'éviter d'éventuelles montées au créneau des postulants non retenus, tant la confection des listes a, comme à l'accoutumée, aiguisé les appétits et ravivé les convoitises notamment au sein des partis qui partent avec les faveurs des pronostics. Au FLN, des indiscrétions font état de quelque 5 000 dossiers de candidature parvenus à la direction nationale. Enième parade de Belkhadem pour anéantir les effets de la pression des militants, des candidats à la candidature et des «groupes d'intérêts», le lieu d'étude des dossiers est transféré du siège national à Hydra à l'hôtel La Moncada, sur les hauteurs de la capitale avec, en sus, un black-out total sur les travaux de la commission des candidatures. La désillusion des recalés sera ainsi sans effet puisqu'ils ne seront informés de leur sort qu'une fois le délai expiré et, de ce fait, aucune possibilité ne leur est laissée pour introduire des recours, confectionner à la hâte des listes indépendantes susceptibles de glaner des voix précieuses sur l'électorat traditionnel du parti où, au pire des cas, rejoindre d'autres formations politiques. La stratégie semble porter ses fruits puisque, que ce soit du côté de l'ex-parti unique ou de celui de ses concurrents directs, à l'image du RND qui ne s'est pas non pus embarrassé de précautions, aucune défection majeure n'est signalée. L'expiration du délai entérine également d'une manière officielle les positions des uns et des autres, à l'image de la participation du RCD qui tente de se redéployer après tant d'années de mutisme et le boycott du FFS. Tout comme il est désormais officiel que le Mouvement démocratique et social livrera sa première bataille électorale depuis près de deux décennies après avoir fait de la politique de la chaise vide une constante en boycottant systématiquement toutes les échéances depuis les élections locales de 1990. Le MDS présentera des listes communes avec deux autres partis de la mouvance démocratique, l'ANR et l'UDR, auxquels se sont ralliés d'ex-animateurs du mouvement citoyen pour former la première alliance républicaine de l'histoire du pays. Boudés par le RCD qui fera cavalier seul, les pionniers de l'initiative, même s'ils ne se font pas trop d'illusions, comptent faire leur entrée à l'Assemblée et jeter les bases d'une future alliance plus élargie des démocrates. Par ailleurs, il est maintenant certain que les tergiversations de Djaballah pour renverser la tendance en sa faveur dans le bras de fer qui l'oppose à une frange du parti sont vaines et ce sont bel et bien les candidats choisis par l'aile Boulahia qui défendront les couleurs d'El Islah le 17 mai prochain. Ce qui mènera, sans surprise, le charismatique fondateur du parti à rejoindre le FFS sur le front du Boycott…