InfoSoir : Le crédit à la consommation commence à prendre de l'ampleur. Quelle serait sa rentabilité du point de vue économique ? M. Lepichoux : En Algérie, le métier du crédit à la consommation est mal connu et souvent associé à un risque de surendettement. Ce métier est pourtant économiquement nécessaire et socialement utile. Le crédit accompagne la consommation et la soutient directement en amplifiant le pouvoir d'achat des consommateurs. Par conséquent, il permet de développer la production, l'investissement et l'emploi. Il permet aussi de stabiliser les ventes lorsque la situation économique est tendue et contribue à préserver la croissance de la consommation et du PIB. Le crédit à la consommation permet d'anticiper sur les revenus du lendemain et d'accélérer la démocratisation de la consommation. De plus, en favorisant une diffusion plus rapide de nouveaux produits, il concourt à la baisse de leurs prix. Et son impact social ? Socialement, le crédit à la consommation apparaît comme un régulateur efficace du niveau de vie et accompagne la démarche de développement durable. Il permet également de réguler les pratiques informelles dans les transactions commerciales du quotidien et protéger l'intérêt des consommateurs. Cetelem, qui a contribué à donner à ce métier sa forme moderne, entend le développer durablement avec l'esprit de responsabilité qui a toujours été le sien et en compatibilité avec sa détermination de lutter contre le surendettement. Justement chez Cetelem, comment procède-t-on pour éviter le surendettement? Cetelem adopte, à cet effet, un système d'octroi fiable et personnalisé basé sur la vérification de la solvabilité du demandeur via une étude approfondie (justificatifs d'identité, de domiciliation, de revenus, de charges, de destination des fonds…).Cetelem, qui compte aujourd'hui dans son portefeuille 20 000 clients financés, propose des solutions de financement aussi bien pour l'acquisition de véhicules neufs (10 000 financements automobile accordés) que pour le financement en biens équipement durables (plus de 10 000 financements accordés). L'objectif étant de permettre aux ménages algériens d'accéder au plus grand nombre de produits locaux ou d'importation susceptibles d'améliorer leur cadre de vie. A cet effet, Cetelem a noué de nombreux partenariats s'obligeant à sélectionner de façon rigoureuse les distributeurs (commerçants) habilités à proposer des formules de crédit Cetelem et à suivre en permanence la qualité de leur production. Quel est le taux de refus enregistré à ce jour? Cetelem sait aussi dire non lorsque l'opération de crédit n'est pas raisonnable au risque de nuire à l'intérêt du demandeur. Avec son système de décision, le taux de refus enregistré à ce jour est d'environ 40% des demandes effectuées. Aujourd'hui, en Algérie, nous sommes très loin de pouvoir parler d'une situation de surendettement. Le niveau actuel d'endettement des ménages est très faible. L'encours de crédit aux particuliers est inférieur, 2% du revenu annuel, soit bien moins que l'Espagne où le taux est de 10%, l'Allemagne de 13% ou encore l'Angleterre où le taux d'endettement dépasse les 20%. Cetelem compte bien développer en Algérie un crédit sein et responsable qui respecte ces engagements fondamentaux à chaque étape de la relation client, de la demande du crédit en passant par sa mise en place, son déroulement et son solde définitif. * Directeur général de Cetelem Algérie