Le Conseil national de déontologie de la médecine tire la sonnette d'alarme et avertit notamment contre les agissements de prétendus «guérisseurs» étrangers. Ces pratiques jugées dangereuses (la hidjama) sont pratiquées par des étrangers sur le territoire national sans autorisation des autorités publiques ou contrôle du Conseil, déplore le Dr Mohamed Bekkat Berkani, président du conseil, lors d'un point de presse animé jeudi, en marge de la deuxième session du conseil. Il affirme qu'«un étranger avait sillonné certaines régions du pays proposant une formation de deux jours sur la pratique de la hidjama au profit de médecins, du paramédical et coiffeurs en leur délivrant un diplôme pour exercer». Craignant le pire, le Conseil, a ajouté le Dr Berkani, avait adressé aux ministères de l'Intérieur, de la Santé et des Affaires religieuses ainsi qu'à la Direction générale de la Sûreté nationale (Dgsn) des correspondances dans lesquelles il met en garde contre cette personne étrangère prétendant guérir des maladies graves, à savoir les cancers, l'hépatite et les rhumatismes. Poursuivant ses dénonciations, le président du conseil a révélé que «20 médecins polonais exerçant dans une clinique privée à Ghardaïa ne respectent pas les lois algériennes». Aussi, le Dr Berkani a averti les médecins qui se livrent dans leur clinique à de telles pratiques de recourir à la justice dans le cas où ils n'y mettraient pas un terme. Le conseil ne reconnaît que la médecine scientifique et les médecins diplômés des facultés algériennes ou étrangères de médecine, a noté ce responsable soulignant que le conseil ne protège que cette catégorie de médecins en cas d'erreur médicale. Dans ce sens, le Dr Berkani déplore qu'au moment où le jeune universitaire se retrouve au chômage, les autorités algériennes autorisent des cliniques privées à faire venir des agents de l'hygiène et des membres du corps para-médical de l'étranger «l'Etat dépense des sommes faramineuses pour la formation de ces médecins sept ans durant pour qu'ils se retrouvent marginalisés», regrette-t-il, arguant que 10% de l'ensemble des médecins sont des nouveaux diplômés. Par ailleurs, le Dr Bekkat a appelé à la révision du code de la profession qui remonte aux années 1990 et à son introduction dans le code de la santé inscrit à l'ordre du jour du gouvernement et de l'Assemblée populaire nationale (APN).