La pratique de la médecine alternative semble prendre de l'ampleur dans notre pays. Des cycles de formation pour la pratique de la saignée (hidjama) sont assurés par un Egyptien en Algérie, le Pr Amir Saleh, président de l'Association américaine de la médecine alternative. La dernière session s'est tenue les 29 et 30 mars dernier au Palace Center, à Bordj El Kiffan, organisée par le centre El Ofoq de développement humain situé à Dély Ibrahim. La formation de deux jours qui revient à 30 000 DA est « destinée exclusivement aux personnes relevant du secteur médical et paramédical », souligne-t-on dans l'invitation envoyée aux médecins. Un procédé qui fait sortir le conseil de l'Ordre des médecins de sa réserve. « Nous n'avons rien contre la pratique de la hidjama, mais il est hors de question que des médecins bénéficient de cette formation et auxquels on a délivré des diplômes pour s'en servir par la suite dans les cabinets médicaux », dira le Dr Mohamed Bekkat Berkani, président du conseil, qui met en garde contre ces pratiques dangereuses lors d'un point de presse animé à l'issue de la réunion de la deuxième session du conseil, tenue jeudi dernier à l'hôtel Mazafran. « Ce formateur étranger avait sillonné certaines régions du pays, proposant une formation de deux jours sur la pratique de la hidjama au profit de médecins, du paramédical en leur délivrant un diplôme pour exercer. » Pourtant, relève-t-il, le conseil avait adressé aux ministères de l'Intérieur, de la Santé et des Affaires religieuses ainsi qu'à la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) des correspondances dans lesquelles il met en garde contre « cette personne étrangère qui serait l'invitée du ministère des Affaires religieuses et prétend guérir des maladies chroniques, à savoir les cancers, l'hémophilie, l'hépatite et les rhumatismes ». Le Dr Bekkat a averti les médecins, qui se livrent dans leur clinique à de telles pratiques, de recourir à la justice en précisant que le conseil ne reconnaît que la médecine scientifique et les médecins diplômés des facultés algériennes ou étrangères de médecine. A propos des médecins étrangers qui exercent dans les structures privées en Algérie en faisant référence à « l'équipe multidisciplinaire polonaise de 20 personnes exerçant dans une clinique privée à Ghardaïa », le conseil de l'ordre s'interroge « dans quel cadre cette équipe travaille-t-elle en Algérie ? » et « sur la manière dont cette équipe médicale perçoit son salaire ».