Beaucoup de solutions sont proposées par les spécialistes pour endiguer ce fléau dont, essentiellement, une plus grande implication de tous les acteurs de la société ainsi que des outils juridiques plus adéquats. Par ailleurs, s'il a été prouvé que le tout répressif a montré ses limites, une victimisation des délinquants ne résout en rien le problème. Les délits sont divers et variés. Les plus fréquent étant : les coups et blessures volontaires avec arme blanche, 473 cas soit 16 % des délits, l'immigration clandestine avec 363 cas (12%), les vols commis dans les véhicules ou dans les habitations avec 361 arrestations (12 %), association de malfaiteurs et vols qualifiés 236 cas soit 8 % des arrestations et en cinquième position viennent l'attentat à la pudeur avec violence ainsi que viol et tentative sur mineur pour 118 arrestations (3,9 %). D'après les statistiques présentées par le commandement de la Gendarmerie nationale lors d'un séminaire organisé, il y a quelques semaines, au commandement ayant eu pour thème «Le traitement de la délinquance et victimisation juvénile : travail en réseau et combinaison de compétences», le plus grave serait que 18 meurtres, 15 tentatives de meurtre et 5 coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort ont été commis par des mineurs en 2006. Le classement par wilaya démontre que le phénomène de la délinquance juvénile touche tout le territoire national sans exception même si les wilayas les plus touchées étant celles du Sud et les wilayas à grande densité de population. C'est ainsi qu'on trouve en tête la wilaya d'Illizi qui détient le triste record de 240 arrestations, suivie par Oran 183 et Alger 141. Tizi Ouzou et Tindouf clôturant la liste avec respectivement 10 et 9 arrestations. D'un autre coté, on ne doit pas omettre que l'adolescent est aussi victime de ses agressions. Il est une proie facile pour les réseaux criminels qui usent de divers stratagèmes (la plupart du temps d'une violence physique et psychologique inouïe) pour profiter de l'innocence de celui-ci et l'utiliser à leur guise. C'est ainsi que 430 mineurs ont été victimes de coups et blessures volontaires dont 308 avec arme blanches, 27 enlèvements, 16 meurtres et 7 coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort . Ces chiffres restent très important (593 cas de violences contre mineurs) quand on sait l'omerta qui règne autour de ces sujets dans notre société. Car, tant qu'il s'agit de la débauche d'un ou une adolescent(e), tout de suite l'entourage essaye par tous les moyens de taire le problème qui se retourne dans la plupart du temps, contre la victime qui est responsabilisé et culpabilisé. Donc, une grande partie des agressions contre les enfants n'est pas déclarée aux services de la Protection civile, ce qui fait que les statistiques données doivent être très en dessous de ce qui se passe sur la terrain. Dans son intervention lors de ce séminaire , Mme Messaoudène, chef de brigade des mineurs au sein de la Dgsn, a mentionné que 11 302 mineurs ont été arrêtés par les services de police durant l'année 2005 contre 5 535 au premier semestre 2006. Selon la même intervenante, en 2005 il y a eu 3 485 mineurs en danger moral au niveau national, 1 760 affaires ont été traitées et 376 mineurs intégrés dans des centres spécialisés. Et 25 mineurs ont commis des crimes de sang.