Résumé de la 116e partie n Myles posa des questions à kitty, lorsque Neeve interfère par une question brusque ce qui a déplu à son père. Neeve poussa un long soupir. Elle se pencha en avant et se frotta le front. «Voilà ce qui me tracassait. Ce chemisier. — Qu'a-t-il de particulier ? demanda Myles. — Il...» Neeve se mordit les lèvres. Une fois de plus, ils allaient la trouver ridicule. Le chemisier que portait Ethel faisait partie du tailleur trois-pièces d'origine. Mais lorsque Ethel l'avait acheté, Neeve lui avait dit qu'à son avis le chemisier ne convenait pas. Elle lui en avait vendu un autre, blanc uni, sans la surcharge des rayures bleues. Elle avait vu Ethel porter ce tailleur à deux reprises, et chaque fois avec le chemisier blanc. Pourquoi avait-elle mis le chemisier rayé bleu et blanc ? «Qu'y a-t-il, Neeve ? insista Myles. — C'est probablement sans importance. Je m'étonne seulement qu'elle ait porté ce chemisier. Il n'allait pas avec le tailleur. — Neeve, n'as-tu pas dit toi-même à la police que tu reconnaissais le tailleur, que tu savais de quelle maison de couture il provenait ? — Si. Il sort des ateliers de Gordon Steuber. — Je suis désolé, je ne saisis pas.» Myles s'efforça de dissimuler son irritation. «Je crois comprendre.» Kitty remplit de thé fumant la tasse de Neeve. «Buvez ça, ordonna-t-elle. Vous avez l'air à bout.» Elle regarda Myles en face. «Si je ne me trompe pas, Neeve pense qu'Ethel Lambston n'aurait pas porté délibérément ce tailleur de la manière où on l'a trouvé sur elle. — Je sais qu'elle n'aurait pas choisi ce chemisier», dit Neeve. Elle affronta le regard incrédule de Myles. «Visiblement, son corps a été transporté. Existé-t-il un moyen d'établir si quelqu'un a pu l'habiller après sa mort ?» Douglas Brown n'ignorait pas que la brigade criminelle avait l'intention de venir perquisitionner chez Ethel. Mais il eut malgré tout un choc en les voyant se présenter. Quatre enquêteurs débarquèrent dans l'appartement. Il les regarda répandre de la poudre sur les surfaces, passer tapis, sol et meubles à l'aspirateur, soigneusement sceller et étiqueter les sacs de plastique contenant la poussière, les fibres et les particules qu'ils avaient ramassés, examiner avec minutie et renifler le petit tapis d'Orient près du bureau d'Ethel. Doug était sorti de la morgue le cœur au bord des lèvres après avoir vu le corps d'Ethel ; souvenir incongru de l'horrible mal de mer qu'il avait éprouvé lors de sa première et dernière sortie en bateau. Elle était recouverte d'un drap qui lui enveloppait le visage comme un voile de nonne, si bien qu'il n'avait pas eu à regarder sa gorge. Il s'était concentré sur la meurtrissure bleu et jaune sur sa joue. Puis il avait hoché la tête et s'était précipité dans les toilettes. Il était resté éveillé dans le lit d'Ethel pendant toute la nuit, cherchant à prendre une décision. Il pouvait parler de Seamus à la police, leur raconter ses efforts désespérés pour obliger Ethel à renoncer à la pension alimentaire. Mais la femme, Ruth, jaserait à son sujet. Il sentit une sueur froide lui couvrir le front en réalisant la bêtise qu'il avait commise le jour où il était allé retirer de l'argent à la banque en coupures de cent dollars. Si la police apprenait que (à suivre...)