Ighil Ali, est un village de Kabylie, à 20 km au sud d'Akbou, dans la tribu des Aït Abbas, sur le versant nord de la chaîne des Bibans. L'ancien village a la particularité d'avoir des rues pavées et des maisons comportant des balcons construits sur des solives et des arcades reposant sur des colonnes. C'est là, une influence orientale, que l'on relève également à l'intérieur des cours par la présence d'escaliers conduisant aux balcons en bois. Ighil Ali, comme d'autres localités de Kabylie, a accueilli des exilés andalous, musulmans mais aussi juifs, chassés d'Espagne par la reconquête. Il y avait, parmi ces réfugiés, des constructeurs, des orfèvres, des ébénistes etc., qui allaient mettre leur savoir-faire au service des populations locales. En plus de la particularité de son architecture, Ighil Ali est réputé par son artisanat, notamment ses portes en bois, taggurt ta'âbbast, finement sculptées et ornées de rosaces et de ferronnerie. Ighil Ali a fait partie du royaume des At-Abbas, dont la capitale était la Qalaâ des Beni-Abbas, royaume rival de celui de Kouko, sur l'autre versant du Djurdjura. Après la conquête de la Kabylie, Ighil Ali, a été investie par les pères blancs qui voulaient en faire le point de départ de l'évangélisation de la Kabylie, mais en dépit des efforts et des moyens mis en œuvre, seuls quelques ménages, généralement des couples démunis, ont été convertis.