Défi n Téhéran persiste et signe malgré l'opposition des grandes puissances. Pas question d'arrêter le programme nucléaire. L'Iran lance deux appels d'offres pour la construction de deux centrales nucléaires, a déclaré ce dimanche à la presse un responsable de l'agence atomique iranienne, Ahmad Fayaz-Bakhsh. «L'Iran lance deux appels d'offres pour la construction de deux nouvelles centrales de 1 000 à 1 600 Mw à Bouchehr (sud)», a dit Fayaz-Bakhsh, directeur pour la production et le développement de l'énergie nucléaire à l'Organisation iranienne de l'énergie atomique. Les appels d'offres, qui arrivent à expiration le 10 août prochain, seront remis à la presse ce dimanche, et l'Iran a déjà pris «des contacts avec des sociétés russes et européennes», a-t-il ajouté. Ces annonces interviennent alors que l'Iran est sous une pression croissante de la communauté internationale pour suspendre ses activités nucléaires sensibles, et que l'achèvement de sa première centrale nucléaire par la Russie a encore subi un retard. Les deux centrales «seront construites à côté de la centrale (russe, ndlr) de Bouchehr, avec une capacité totale de 2 000 à 3 200 Mw», a dit le responsable. Le coût de chaque centrale s'établirait entre 1,4 et 1,7 milliard de dollars, et leur construction s'étalerait sur neuf à onze ans, selon lui. Le «combustible sera fourni par la production locale et étrangère», a-t-il ajouté, alors que les grandes puissances exigent justement de Téhéran qu'il suspende ses activités d'enrichissement d'uranium, qui sert aussi bien à produire du combustible pour une centrale que la matière première d'une bombe atomique. Téhéran défend ses activités d'enrichissement en les présentant comme le seul moyen d'assurer son indépendance dans l'approvisionnement en combustible nucléaire. Mais de nombreux experts insistent sur le fait que la quantité de minerai d'uranium et son coût d'extraction rendent cet objectif illusoire. Fayaz-Bakhsh a indiqué que dans le cadre du plan de développement nucléaire iranien sur 20 ans, qui prévoit l'installation d'une capacité de 20 000 Mw, «l'Iran envisage de produire le combustible pour deux centrales».