L'Iran va commencer dans les six prochains mois la construction d'une seconde centrale nucléaire civile, a déclaré le ministre iranien de l'Energie, Parviz Fattah, ont rapporté hier les journaux iraniens. “Nous avons reçu les plans de Gholamreza Aghazadeh (chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique) et l'autorisation pour commencer la construction de la centrale”, a déclaré M. Fattah. “Nous prévoyons de commencer la construction de la centrale dans les six prochains mois”, a-t-il ajouté. Cette annonce intervient alors que le dossier nucléaire iranien doit être examiné cette semaine par le Conseil de sécurité des Nations unies, qui devrait demander à l'Iran de coopérer plus largement avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea) et de suspendre toutes ses activités d'enrichissement d'uranium. L'Iran a repris le 10 janvier dernier ses recherches sur l'enrichissement et refuse de les suspendre malgré les exigences de l'Aiea. L'enrichissement d'uranium sert à fabriquer du combustible pour les centrales nucléaires civiles mais peut également servir à la fabrication de l'arme atomique. Selon M. Fattah, c'est l'ancien ministre de l'Energie, le réformateur Habibollah Bitaraf, qui sera chargé du projet. M. Aghazadeh avait annoncé le 26 février dernier le lancement prochain d'appels d'offres pour la construction de deux centrales nucléaires. Il avait fait cette annonce depuis le site de Bouchehr (sud), où la Russie achève la construction de la première centrale nucléaire du pays. “Nous sommes en train de préparer des appels d'offres pour deux centrales et les Russes seront aussi invités à participer. Nous tiendrons compte des relations stratégiques avec la Russie” dans le choix des sociétés, avait déclaré M. Aghazadeh. Il avait précisé que les deux centrales “seront construites à Bouchehr”. Le Parlement iranien a autorisé le 7 mars le gouvernement à utiliser plus de 200 millions de dollars de revenus pétroliers pour achever la centrale. Le programme nucléaire iranien est dans le collimateur des pays occidentaux, qui soupçonnent Téhéran de chercher à se doter de l'arme nucléaire.