Résumé de la 1re partie n la guerre est déclarée. L'ours appela à son secours, l'armée des quadrupèdes, le bœuf, la vache, l'âne, le cerf, le chevreuil et tous leurs pareils. De son côté, le roitelet convoqua tout ce qui vole dans les airs. L'ours appela le renard et lui dit : «Compère, tu es le plus rusé de tous les animaux ; c'est toi qui seras notre général. — Volontiers, dit le renard, mais de quel signal conviendrons-nous ?» Personne ne dit mot. «Eh bien ! continua-t-il, j'ai une belle queue longue et touffue comme un panache rouge : tant que je la tiendrai levée en l'air, les choses iront bien et vous marcherez en avant; mais si je la baisse par terre, ce sera le signal du sauve qui peut.» Le cousin, qui avait bien écouté, revint raconter tout de point en point au roitelet. Au lever de l'aurore, les quadrupèdes accoururent sur le champ de bataille en galopant si fort que la terre en tremblait. Le roitelet apparut dans les airs avec son armée qui bourdonnait, criait, volait de tous côtés de façon à donner le vertige ; on s'attaqua avec fureur. Mais le roitelet dépêcha le frelon, avec ordre de se planter sous la queue du renard et de le piquer de toutes ses forces. Au premier coup d'aiguillon, le renard ne put s'empêcher de faire un bond, mais en tenant toujours sa queue en l'air ; au second, il fut contraint de la baisser un instant ; mais au troisième, il n'y put plus tenir, et il la serra entre ses jambes en poussant des cris perçants. Les quadrupèdes, voyant cela, crurent que tout était perdu, et commencèrent à s'enfuir chacun dans son trou : et ainsi les oiseaux gagnèrent la bataille. Le roi et la reine volèrent aussitôt à leur nid et s'écrièrent : «Nous sommes vainqueurs, enfants, buvez et mangez joyeusement. — Non, dirent les enfants, il faut d'abord que l'ours vienne nous faire des excuses et déclarer qu'il reconnaît notre noblesse.» Le roitelet vola donc au trou de l'ours et lui dit : «Vieux grognard, tu vas venir faire des excuses devant le nid de mes enfants, et leur déclarer que tu reconnais leur noblesse; autrement, gare à tes côtes !» L'ours effrayé arriva en rampant et fit les excuses demandées. Alors enfin les petits roitelets furent apaisés, et ils festivèrent gaiement toute la soirée.