Mobilisation n l'ensemble des leaders de la gauche ont appelé à voter le 6 mai pour Ségolène Royal afin de faire barrage à l'ancien ministre de l'Intérieur. Aussitôt les résultats du 1er tour de la présidentielle annoncés, la gauche sent le danger et se mobilise promptement pour tenter de faire barrage à Nicolas Sarkozy le 6 mai prochain. Les premières consignes n'ont pas tardé à affluer. C'est, donc, sans surprise que l'ensemble des candidats de la gauche au premier tour ont appelé leurs troupes à voter pour Ségolène Royal au second tour. Les 11 % de voix qu'ils ont totalisés hier soir seront, à ne pas douter, indispensables, pour la candidate socialiste pour avoir des chances de battre l'ancien ministre de l'Intérieur. Le premier à réagir fut le candidat trotskiste Olivier Besancenot. Le dirigeant de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) qui a recueilli 4,7% des suffrages est formel : «Ce soir, je lance un appel à battre la droite dans la rue comme dans les urnes» ajoutant, à l'adresse de ses sympathisants qu'il est impératif de «faire en sorte que l'on vote contre cette droite brutale, contre Nicolas Sarkozy». La communiste Marie-Georges Buffet lui emboîte le pas et appelle, elle aussi, «tous les hommes et toutes les femmes de gauche, toutes et tous les démocrates, à voter et faire voter le 6 mai Ségolène Royal». Pour Mme Buffet qui est créditée de 1,9 à 2% des voix, soit le plus bas niveau historique du Parti communiste français (PCF), «Nicolas Sarkozy est un homme dangereux qui a délibérément choisi de reprendre les thèses insupportables du Front national», estimant qu'il «doit absolument être battu». La candidate trotskiste de Lutte ouvrière, Arlette Laguiller, qui a obtenu entre 1,4 à 1,5% des voix, a abondé dans le même sens. «Face à Nicolas Sarkozy qui a repris une grande partie des propos, du programme de Jean-Marie Le Pen, notamment sur l'immigration, et face à son arrogance, d'abord je voterai moi-même pour Ségolène Royal, et j'appelle ceux qui m'ont fait confiance et l'ensemble des électeurs à voter pour Ségolène Royal», a-t-elle déclaré sur une chaîne de télévision Estimant que Sarkozy est «dangereux», l'altermondialiste José Bové, qui a recueilli entre 1,2% et 1,5% des voix, a lui aussi appelé les Français à le «battre le 6 mai prochain». Même son de cloche chez la candidate des Verts Dominique Voynet, qui plafonne entre 1,5 et 1,7%, et qui a déclaré qu'elle «voterait le 6 mai pour Ségolène Royal», même si elle s'est dite «victime des consignes du vote utile lancées par le Parti socialiste». Les réactions des candidats de gauche font suite à l'appel lancé immédiatement après la fin des opérations de dépouillement par le premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande. Ce dernier a invité l'ensemble de la gauche à «un large rassemblement autour de la candidate socialiste à l'élection présidentielle», estimant que «les conditions d'une victoire de Ségolène Royal sont réunies». Pour lui, le premier tour de Nicolas Sarkozy a été celui d'une « droite que l'on connaît, libérale, autoritaire, qui va chercher sur le lisier du Front national des électeurs et d'ailleurs y parvient». Effet Merkel l La candidate socialiste Ségolène Royal a profité de «l'effet Merkel», a affirmé hier la célèbre féministe allemande, Alice Schwarzer. «Le fait que l'Allemagne ait une chancelière (la conservatrice Angela Merkel) a fortement influencé le fait que Mme Royal ait été candidate», a déclaré la journaliste et éditrice du magazine de gauche Emma. «Il y a eu assurément un effet Merkel en France», a dit Schwarzer, qui tire des parallèles entre les deux responsables politiques quinquagénaires. «Toutes les deux ont été portées par la base» et ont été confrontées au sein de leur propre parti à des «francs-tireurs» qui «voulaient les empêcher» de faire carrière. Mme Royal, mère de quatre enfants, pourrait servir, selon la féministe allemande, de modèle aux Allemandes, encore peu nombreuses à oser allier profession et famille. En vue du second tour dans deux semaines, Schwarzer conseille à Mme Royal de «parler de manière plus détendue». «Elle doit tranquillement oser davantage» et «devrait aussi diriger une attaque ironique contre son rival», estime-t-elle.