Porter un appareil auditif lorsqu'on est malentendant peut avoir des effets bénéfiques sur l'audition une fois la prothèse retirée, ainsi que sur la mémoire et l'état psychologique, selon des études françaises qui montrent également les capacités de réorganisation du cerveau. «Un malentendant doit être appareillé», si possible précocement et pour les deux oreilles si nécessaire, a souligné vendredi le professeur Lionel Collet à l'issue des travaux de recherche sur les prothèses auditives qui ont associé, pendant trois ans, chercheurs et industriels du secteur. Le port d'un appareil auditif pendant un mois permet d'inverser ce processus et de «normaliser la discrimination des fréquences», ce qui montre qu'une «réorganisation neuronale» peut intervenir même à plus de 80 ans, a-t-il précisé. Une «normalisation» permettant de mieux distinguer les intensités sonores intervient au bout de trois mois de port d'un appareil. Ces réorganisations ont été constatées lors de tests effectués sans prothèses auditives, a souligné le Pr Collet. Le cerveau ferait ainsi preuve d'une grande capacité d'adaptation. Le malentendant ne retrouve pas pour autant une audition parfaite, sans prothèse. Le retour à la «normalité» se traduit par une meilleure capacité de comprendre la parole dans un environnement bruyant. Selon des études effectuées dans d'autres laboratoires de recherche, les prothèses auditives influent aussi positivement sur certains aspects de la mémoire, l'humeur et la sensibilité émotionnelle.