Appréhension n La nouvelle réglementation, autorisant la commercialisation de l'or en matière première et des bijoux en or importés pour la vente en l'état, suscite inquiétude et colère chez les bijoutiers. Si l'objectif visé par les responsables de l'Etat est d'affaiblir jusqu'à son anéantissement, le marché informel, l'application en l'état de cette nouvelle réglementation lui redonnera un nouvel élan, estime le Comité national des bijoutiers. Il explique, à cet effet, que la loi exige un capital initial de 20 millions de dinars pour toute société importatrice. Une mesure qui, curieusement, n'est pas applicable à la bijouterie. Pour toute importation d'un kilos d'or, une caution de 48 millions de centimes doit être déposée au niveau des douanes. De plus, une autre caution de 40 millions de centimes doit rester au niveau du receveur, exerçant auprès du service de la garantie jusqu'à finalisation de l'opération. Enfin, pour parachever tout cela, il faudra s'acquitter d'une taxe de douane de 12 à 15%. Un parcours du combattant qui démotiverait plus d'un. Autre fait marquant dans le marché de l'or en Algérie reste, sans doute, le prix de l'or vendu par l'Enor, comparativement, au prix exercé par la contrebande. L'or vendu pas l'Enor revient entre 1 200 et 1 250 dinars le gramme au titrage de 18 carats en moyenne. Celui provenant de l'importation reviendrait entre 200 et 300 DA plus cher. «Pensez-vous que l'Enor, qui est une société à capitaux australiens à hauteur de 51 % ne serait pas tentée d'augmenter ses prix. D'autant plus que ses ventes se font aux enchères à partir d'un prix qu'elle est libre de définir ?», s'interroge le président du Comité national des Bijoutiers. Et de conclure «les barrons de l'informel qui sont aux aguets, ayant perdu le commerce des véhicules de moins de trois ans et récemment les licences de moudjahidine pour l'importation des voitures de luxe, seront inévitablement tentés par une telle aubaine». Autrement dit, la nouvelle loi ne serait pas, selon lui, en mesure de mettre un terme au trafic d'or.