Résumé de la 140e partie n La nouveauté dans les révélations est que Ruth avait caché le poignard qui pourrait être utilisé dans l'assassinat d'Ethel. Seamus n'en revenait pas… De bons avocats peuvent faire durer le procès pendant des années. Mais de la drogue !» Au bout d'une heure la rumeur se répandit : «Ne vous mettez pas Neeve Kearny à dos. Votre montre-bracelet aura vite fait de se transformer en une paire de menottes.» Entouré d'une nuée d'assistants, Anthony della Salva mettait au point les derniers détails de la collection d'automne qu'il devait présenter la semaine suivante. Une collection particulièrement réussie. Le jeune dessinateur qu'il venait d'engager à sa sortie du F. I. T. était un génie. «Tu seras un autre Anthony della Salva», dit-il à Roget avec un large sourire. C'était le plus grand compliment qu'il pût faire. Le visage mince, le cheveu terne, la silhouette maigrichonne, Roget murmura entre ses dents : «Ou un futur Ralph Lauren.» Mais il retourna son sourire béat à Sal. Dans deux ans, il aurait assez d'appuis pour ouvrir sa propre maison de couture, il en était certain. Il s'était battu bec et ongles avec Sal afin d'utiliser les motifs en réduction de Barrière du Pacifique pour les accessoires de la nouvelle collection, écharpes, pochettes et ceintures, dans les formes et les couleurs éblouissantes qui faisaient la magie et le mystère du monde aquatique. «Il n'en est pas question», avait sèchement refusé Sal. «C'est encore aujourd'hui ce que vous avez créé de mieux. Votre marque de fabrique.» La collection terminée, Sal avait reconnu que Roget ne s'était pas trompé. Il était quinze heures trente lorsque Sal apprit l'arrestation de Gordon Steuber. Et les plaisanteries qui l'accompagnaient. Il téléphona sur-le-champ à Myles. «Savais-tu ce qui se tramait ? — Non, dit Myles d'un ton irrité. On ne me raconte pas tout ce qui se passe.» Le ton inquiet de Sal renforça le noir pressentiment qui le hantait depuis le début de la journée. «Eh bien, c'est dommage, rétorqua Sal. Ecoute, Myles, personne n'ignore que Steuber a des relations avec le milieu. Que Neeve attire l'attention sur lui à cause des travailleurs sans carte de travail, passe encore. Mais il en est autrement quand elle se retrouve indirectement responsable d'une saisie de stupéfiants d'une valeur de cent millions de dollars. — Cent millions ? Je n'étais pas au courant de ce chiffre. — Alors allume la radio. Ma secrétaire vient de l'entendre. Tu devrais peut-être songer à engager un garde du corps pour Neeve. Prends soin d'elle ! Je sais qu'elle est ta fille, mais n'oublie pas que je suis directement intéressé. — Je ne l'oublie pas. Je vais parler aux gars du commissariat central et y réfléchir. J'ai essayé de joindre Neeve au téléphone. Elle était déjà partie pour la Septième Avenue. C'est son jour d'achats. Doit-elle passer te voir ? — Elle termine généralement sa tournée chez nous. Et elle sait que je veux lui montrer ma prochaine collection. Elle va l'adorer. — Dis-lui de m'appeler dès que tu la verras. Dis-lui que j'attends son coup de fil. — Compte sur moi.» (à suivre...)