Résumé de la 3e partie n Arrivée chez elle, la vieille sorcière, qui libéra le jeune comte, voulut le payer de sa peine, mais comme il n'avait pas besoin d'argent ni de biens, elle voulut lui offrir autre chose. Elle lui mit en main une petite botte taillée dans une seule émeraude. «Garde-la bien, lui dit-elle, elle te portera bonheur.» Le comte se leva, et sentant qu'il était frais et avait repris ses forces, il remercia la vieille de son présent et se mit en route, sans songer un instant à chercher de l'œil la belle enfant. Il était déjà à quelque distance qu'il entendait encore dans le lointain le cri joyeux des oies. Le comte resta trois jours égaré dans la solitude avant de pouvoir retrouver son chemin. Enfin, il arriva à une grande ville, et comme il n'y était connu de personne, il se fit conduire au palais du roi, où le prince et sa femme étaient assis sur un trône. Le comte mit un genou en terre, tira de sa poche la boite en émeraude et la déposa aux pieds de la reine. Elle lui commanda de se lever, et il vint lui présenter la boite. Mais à peine l'avait-elle ouverte et y avait-elle regardé, qu'elle tomba à terre comme morte. Le comte fut saisi par les serviteurs du roi, et il allait être conduit en prison, quand la reine ouvrit les yeux et ordonna qu'on le laissât libre et que chacun sortît, parce qu'elle voulait l'entretenir en secret. Quand la reine fut seule, elle se mit à pleurer amèrement et dit :« a quoi me servent l'éclat et les honneurs qui m'environnent ? tous les matins je m'éveille dans les soucis et l'affliction. J'ai eu trois filles, dont la plus jeune était si belle, que tout le monde la regardait comme une merveille. Elle était blanche comme la neige, rose comme la fleur du pommier, et ses cheveux brillaient comme les rayons du soleil. Quand elle pleurait, ce n'était pas des larmes qui tombaient de ses yeux, mais des perles et des pierres précieuses. Lorsqu'elle fut arrivée à l'âge de quinze ans, le roi fit venir ses trois filles devant son trône. Il aurait fallu voir comme on ouvrait les yeux quand la plus jeune entra ; on croyait assister au lever du soleil. Le roi dit : « Mes filles, je ne sais pas quand viendra mon dernier jour ; je veux régler dès aujourd'hui ce que chacune de vous recevra après ma mort. Vous m'aimez toutes les trois, mais celle de vous qui m'aime le mieux aura aussi la meilleure part.» Chacune dit que c'était elle qui aimait le mieux son père. «Ne pourriez-vous, reprit le roi, m'exprimer combien vous m'aimez ? Je saurai ainsi quels sont vos sentiments.» L'aînée dit : «J'aime mon père comme le sucre le plus délicieux.» La seconde : «J'aime mon père comme le plus beau vêtement.» Mais la plus jeune garda le silence. (à suivre...)