Résumé de la 8e partie n A la description que leur fit le comte, le roi et la reine étaient sûrs que c'était leur fille aperçue dans la forêt. Heureux, ils se dirigèrent vers la maison de la sorcière qui les attendait. C'était enfin le moment des retrouvailles. La porte s'ouvrit, et la fille du roi sortit vêtue de sa robe de soie, avec des cheveux dorés et ses yeux brillants ; on aurait dit un ange qui descendait du ciel. Elle courut vers son père et sa mère, s'élança à leur cou et les embrassa ; tous pleurèrent de joie, sans pouvoir s'en empêcher. Le jeune comte se tenait près d'eux, et, quand elle le vit, son visage devint rouge comme une rose moussue ; elle-même ne savait pas pourquoi. Le roi dit : «Chère enfant, j'ai partagé mon royaume, que pourrai-je te donner ? — Elle n'a besoin de rien, dit la vieille, je lui donne les larmes qu'elle a versées pour vous ; ce sont autant de perles plus belles que celles qu'on trouve dans la mer, et elles sont d'un plus grand prix que tout votre royaume. Et pour récompense de ses services, je lui donne ma petite maison. Comme elle achevait ses mots, la vieille disparut. Ils entendirent les murs craquer légèrement, et, comme ils se retournaient, la petite maison se trouva changée en un palais superbe : une table royale était servie et des domestiques allaient et venaient alentour. L'histoire continue encore; mais ma grand- mère, qui me l'a racontée, avait un peu perdu la mémoire : elle avait oublié le reste. Je crois pourtant que la belle fille du roi se maria au comte, qu'ils restèrent ensemble dans le palais, et qu'ils y vécurent dans la plus grande félicité aussi longtemps que Dieu voulut. Si les oies blanches, qui étaient gardées près de la maison, étaient autant de jeunes filles (ne vous avisez point d'y entendre malice), que la vieille avait recueillies près d'elle, si elles reprirent leur figure humaine et restèrent en qualité de suivantes près de la jeune reine, c'est ce que je ne sais pas bien, mais je le conjecture. Ce qui est certain, c'est que la vieille n'était point une sorcière, mais une bonne fée qui ne voulait que le bien. Probablement, c'était elle aussi qui avait accordé à la fille du roi, dès sa naissance, le don de pleurer des perles au lieu de larmes. Cela ne se voit plus aujourd'hui ; sans cela les pauvres seraient bientôt devenus riches.