Exploit n L'Entente de Sétif est devenue le premier club algérien à avoir décroché la Ligue des champions arabe, nouvelle version, mais aussi le premier club à gagner trois titres régionaux différents. En allant damer le pion aux Jordaniens d'Al-Faïsaly sur leur terrain d'Amman Stadium (1 à 0, but de Touil peu avant la pause), après le semi-échec de l'aller (1 à 1), l'Entente de Sétif a réalisé l'exploit qu'on attendait d'elle, là où plusieurs clubs algériens ont échoué depuis l'avènement de cette Ligue des champions des clubs arabe sous sa nouvelle forme et sous le sceau du groupe ART, détenteur exclusif des droits de cette compétition organisée par l'Uafa. Depuis jeudi, l'Algérie, grâce à l'Entente de Sétif, a inscrit son nom dans le palmarès et dans le cercle très fermé des clubs ayant déjà gagné cette coupe, que ce soient les grosses cylindrées du Maghreb (CS Sfax, premier vainqueur en 2004, et le Raja de Casablanca dernier vainqueur, en 2006) ou d'Arabie saoudite (Ittihad Djedda, vainqueur en 2005). En huit mois de compétition âprement disputée et au bout de quatorze matchs, entre élimination directe et phase de poules, le représentant algérien a prouvé qu'il était le meilleur et le plus fort, comme l'a si bien souligné le président Saïd Allik dont le club, l'USM Alger, a été invité officiellement à prendre part à la cinquième édition, à la fin de cette finale. La victoire finale et la réussite du club des Hauts-Plateaux dans cette épreuve régionale de plus en plus attrayante est, par ailleurs, la conjonction de plusieurs facteurs déterminants. D'abord, l'Entente est un de nos plus prestigieux clubs, dont l'histoire et le palmarès ne sont plus à présenter, notamment sur le plan international où il compte déjà une coupe d'Afrique des clubs champions en 1988 (seuls le MCA, en 1976, et la JSK, en 1981 et en 1990, ont gagné ce trophée) et un titre afro-asiatique en 1990. Le club de l'antique Sitifis, malgré une longue traversée du désert (son dernier titre remonte à 1990, une coupe d'Algérie face au CA Batna), a gardé intactes sa notoriété et son assise populaire au niveau national. Ne se contentant plus de voir les autres gagner et refusant le monopole imposé par, essentiellement, le duo USMA – JSK, cette dernière décennie, l'ESS a décidé de faire sa mue, voir sa révolution, dès l'année 2003 et l'élection de Abdelhakim Serrar à la tête du club. Lui-même ancien joueur et international au palmarès et à l'expérience bien étoffés, le vingtième président de l'Entente annonça le changement tant espéré et une profonde restructuration du club. Plusieurs chantiers sont alors ouverts : monter une équipe compétitive capable de jouer les tout premiers rôles, faire appel à un staff technique très compétent, doter le club d'une administration et de structures d'appui au fonctionnement professionnel et surtout asseoir le club d'une assise financière assurant sa fonctionnement et l'atteinte de ses objectifs majeurs.