La Kabylie s'est, encore une fois, distinguée avec le plus faible taux de participation au niveau national, à l'occasion des législatives de ce jeudi. En effet, sur les 579 063 électeurs, seulement 93 602 ont exprimé leurs voix, ce qui a donné un taux de participation très faible (16,16%). Autrement dit, 83,84 % des électeurs n'ont pas voté et il serait trompeur que d'y voir un lien avec les appels au boycott. Les nombreuses personnes qui ont boudé les urnes, et que nous avons rencontrées ce week-end dans la ville de Tizi Ouzou et dans certaines localités de la wilaya, sont unanimes à dire qu'ils se sentent désabusés par la chose politique. Des partis qui ont abandonné la population qui se débat dans des problèmes de dégradation de pouvoir d'achat, de chômage, d'insécurité et qui ne font leur apparition sur la scène politique que le temps d'une élection. Le fort taux d'abstention n'est que l'expression d'un ras-le-bol et d'une coupure de plus en plus profonde entre la classe politique et les citoyens, et particulièrement les jeunes chez qui est enregistré le plus fort taux d'abstention. En présentant les résultats des élections, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales l'a si bien dit : «Le faible taux de participation est la preuve d'une plus grande maturité politique des citoyens algériens qui, à travers leurs choix, ont montré qu'il sont davantage exigeants (…). C'est un comportement réfléchi et serein preuve que le citoyen algérien attend que l'approche politique s'adapte de manière plus concrète aux développements et aux transformations qu'a connus la société algérienne.» Il est temps pour la classe politique de se ressaisir et de revoir sa politique envers la population qui les a sanctionnés non seulement au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou, mais à travers l'ensemble du territoire national, en s'impliquant davantage dans la vie politique du pays et en accompagnant les différentes mutations de la société algérienne qu'on ne peut continuer à tromper indéfiniment. Et la réhabilitation, par les formations politiques, du travail pédagogique, une présence utile et permanente à ce citoyen sont entre autres démarches qui peuvent réinstaller la confiance entre la classe politique et les ALgériens. Le RCD, le FLN et le RND se partagent les sièges l Dans la wilaya de Tizi Ouzou, sur les 24 partis participant aux élections de ce 17 mai, seulement trois ont pu arracher des sièges au niveau de l'APN. Il s'agit, comme cela était attendu d'ailleurs, du RCD qui a obtenu 7 sièges, du FLN qui en a eu 4 et du RND avec 3 sièges. Les autres 19 partis et les deux listes indépendantes n'ont rien obtenu. En matière de voix obtenues, le PT vient en quatrième position avec 3 944 voix qui ne lui ont pas permis d'avoir un siège. Le HMS qui a promis de créer des surprises à Tizi Ouzou dit se contenter de ses 3 436 voix. La liste des anciens délégués des ârch menée par Mohand Iguetoulène se classe en septième position avec 2 491 voix, (2,83 des suffrages exprimés). Mais de tous les participants celui qui doit subir un véritable choc est le fameux front républicain composé de l'alliance ANR/UDR/MDS qui n'a obtenu que 1 318 voix qui le classent en 13e position sur la liste des 24 partis en présence. Ainsi, les 14 députés qui représenteront la wilaya de Tizi Ouzou au niveau de l'APN sont Aït Hamouda, Boudarène, Boudiaf, Saheb, Aït Aider, Hadj Arab et Imazatene pour le RCD ; Hamimid, Djadjoua, Lakhdari et Aït Merrar pour le FLN et Mokadem, Belgacem et Stiet pour le RND.