Résumé de la 156e partie n Pour Myles, Neeve court un danger, il décide de veiller sur elle. Qu'elle le veuille ou non. Une fois encore, il jeta malgré lui, un regard anxieux vers le miroir. Ses cheveux étaient complètement blancs mais encore épais. Il n'y avait pas de chauves dans la famille. Et alors ? Pourquoi une jolie femme de dix ans plus jeune que lui s'intéresserait-elle à un ex-préfet de police doté d'un cœur qui battait de l'aile ? Refusant de s'appesantir sur cette pensée, Myles contempla la chambre. Le lit à baldaquin, l'armoire, la commode, la glace étaient anciens, cadeaux de mariage de la famille de Renata. Le regard de Myles s'attarda sur le lit, revoyant Renata, appuyée sur les oreillers, en train d'allaiter Neeve. «Cara, cara, mia cara», chantonnait-elle, effleurant d'un baiser le front du bébé. Myles agrippa le pied du lit en entendant, à nouveau, l'avertissement inquiet de Sal : «Prends bien soin de Neeve.» Dieu du Ciel ! Nicky avait dit : «Prenez soin de votre femme et de votre môme.» ?a suffit ! se reprit-il et il sortit de la chambre et se dirigea vers la cuisine. Tu tournes à la vieille névrosée qui sursaute à la vue d'une souris. Dans la cuisine, il fouilla parmi les pots et les casseroles à la recherche de la cafetière qui avait ébouillanté la main de Sal jeudi dernier. Il l'apporta dans le bureau, la posa sur sa table, sortit sa boîte à outils du placard et s'installa dans son rôle que Neeve qualifiait de «réparateur à domicile». Un moment plus tard, il constatait que la poignée n'avait pas lâché pour une raison de vice de fabrication. «C'est incroyable !» s'exclama-t-il à voix haute. Il s'appliqua à se rappeler exactement ce qui s'était passé le soir où Sal s'était brûlé... Le lundi matin, Kitty Conway s'était réveillée avec un sentiment d'impatience qu'elle n'avait pas connu depuis bien longtemps. Repoussant la tentation d'un petit somme supplémentaire, elle enfila une tenue de jogging et courut dans Ridgewood de sept heures jusqu'à huit heures. Les arbres qui bordaient les belles et larges allées bourgeonnaient déjà. La semaine dernière, en courant au même endroit, elle avait remarqué ce halo roux annonciateur du printemps. Elle avait pensé à Mike, se rappelant le vers d'un poème : «Qu'apporte le printemps, sinon le retour de mon désir pour toi ?» Quelques jours auparavant, elle avait regardé avec nostalgie un jeune mari au bas de la rue, qui faisait un signe de la main à sa femme et à ses enfants en quittant la maison au volant de sa voiture. Il lui semblait que c'était hier qu'elle tenait Michael dans ses bras et disait au revoir à Mike. Hier et il y a trente ans. Elle sourit d'un air absent à ses voisins en approchant de sa maison. On l'attendait au musée à midi. Elle serait de retour chez elle à seize heures, juste à temps pour s'habiller et partir pour New York. Elle hésita à aller chez le coiffeur et décida qu'elle se débrouillerait mieux toute seule. (à suivre...)