Le Congrès américain a approuvé, hier, des sanctions économiques et diplomatiques contre la Syrie, accusée de soutenir le terrorisme, dans un texte de loi ayant l'appui du président George W. Bush, qui marque un net durcissement de la politique de Washington envers Damas. Ce texte, intitulé «Loi pour la responsabilité de la Syrie et sur la souveraineté du Liban», qui prévoit aussi de contraindre Damas à mettre fin à l'occupation de ce pays, a été adopté par le Sénat par 89 voix contre 4. La Chambre des représentants avait donné son feu vert à un projet de loi similaire à la mi-octobre par 398 votes contre quatre. Depuis trois ans, l'Administration Bush avait pourtant toujours dissuadé le Congrès d'adopter de telles mesures contre la Syrie en mettant en avant les conséquences néfastes qu'elles entraîneraient pour la sécurité des Etats-Unis. Mais au cours des derniers mois, cette position a changé, l'Administration ayant clairement exprimé son appui à une approche plus musclée. «La Syrie partage plus de 600 km de frontières avec l'Irak où plus de 135 000 soldats américains sont déployés», a expliqué Richard Lugar, président de la Commission des affaires étrangères du Sénat. «La Syrie doit reconsidérer où se situe sa sécurité», a averti le sénateur. Damas se voit reprocher, par le Congrès notamment, de ne rien faire pour contribuer aux efforts de paix avec Israël et de détenir des armes chimiques. Mais, de son côté, le sénateur démocrate américain Robert Byrd, un des principaux opposants au Sénat à la politique du président Bush en Irak, craint que les sanctions n'ouvrent la voie à une intervention militaire contre la Syrie, en expliquant les raisons de son refus de s'associer à ce texte de loi.