Les menaces de Bush viennent de se concrétiser par l'approbation de mesures sanctionnant la Syrie. Une nouvelle étape a été franchie mardi par le Congrès américain qui adopta à une forte majorité une loi qui donne au président américain, George W.Bush, de prendre des mesures coercitives contre Damas à laquelle il est en fait reproché outre son attitude dans le conflit israélo-palestinien, de même que son «occupation» du Liban, sa tiédeur dans la lutte anti-terroriste et sans doute, sinon surtout sa piètre collaboration avec les Etats-Unis pour débusquer ce qui reste du régime déchu du Baas irakien. La loi adoptée par le Congrès donne au président Bush des pouvoirs étendus l'autorisant ainsi à prendre les mesures qu'il jugerait les plus pertinentes pour amener la Syrie à s'y conformer. Ces mesures peuvent aller des restrictions sur les exportations et les investissements américains en Syrie, à l'abaissement du niveau de la représentation diplomatique comme celle de restreindre la liberté de circulation des diplomates syriens aux Etats-Unis. Mais cela semble seulement un début de pression contre le seul pays du Moyen-Orient échappant, peu ou prou, à la mainmise américaine. Présentant la loi, le président de la commission des Affaires étrangères du Sénat, le républicain Richard Lugar, l'un des co-auteurs du texte de loi, indique: «Le régime syrien a un choix difficile à faire, continuer à abriter et à soutenir des groupes terroristes ou il peut aussi agir de façon à permettre de contribuer à restaurer la stabilité», au Proche-Orient. Il déclara par ailleurs: «Je soutiens ce projet de loi car il est fondé sur l'idée que la Syrie va modifier son comportement». Donc pour la Syrie le temps du bâton est venu et le Congrès majoritairement dominé par des représentants et des sénateurs acquis totalement à Israël donne ainsi un coup de pouce à un président américain tout aussi prêt à montrer à Damas d'où souffle le vent. De fait, l'unanimité était totale entre le Congrès et l'Administration Bush quant à la nécessité de mettre enfin la Syrie au pas. Ce qu'exprime parfaitement le chef de la minorité démocrate, Tom Daschle, qui proclame: «Il est temps de montrer à la Syrie que l'inaction n'est plus tolérée et qu'il y aura un prix pour cela». Il ne fait plus de doute que le régime baâtiste syrien est à son tour dans le collimateur de l'Oncle Sam.