Carences n Les résultats des différentes enquêtes et sondages d'opinion menés par l'ONS et les autres instituts privés sont parfois contradictoires et loin de refléter la situation réelle du secteur ciblé. Ces dernières années ont connu des exemples très édifiants et qui confirment cette situation décriée par aussi bien les spécialistes que le commun des citoyens. L'enquête menée l'année dernière par la Fondation nationale pour la recherche médicale (Forem) en collaboration avec la Gendarmerie nationale sur la consommation de la drogue en milieu scolaire a suscité la colère du ministre de l'Education nationale qui avait déclaré que ces chiffres «alarmistes» étaient loin de refléter la réalité. La récente enquête menée par l'ONS concernant le chômage a fait état de 78% des travailleurs qui ne sont pas déclarés à la sécurité sociale par leurs employeurs, alors que le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, a déclaré, lors du séminaire national des cadres de l'inspection du travail que le taux des salariés non déclarés à la caisse d'assurances sociales avait atteint 27%. Les anomalies sont ainsi devenues les principales caractéristiques des enquêtes qui, en sus des résultats peu crédibles, sont réalisées sur un échantillon trop limité par rapport à ce qui se fait dans les autres pays. L'enquête sur le chômage par exemple n'a touché que 50 000 foyers, alors qu'en France l'enquête a été menée sur un échantillon de plus de 150 000 foyers ! Comment peut-on mener des politiques efficaces en l'absence de statistiques fiables ? Que peut-on attendre des pouvoirs publics en l'absence de données crédibles concernant les différents domaines de la vie citoyenne ? Dans les pays développés, le sondage d'opinion est mené par des instituts spécialisés ayant une expérience dans le domaine et surtout indépendants. Il est vrai que lorsque les enquêtes révèlent des chiffres alarmants, les résultats de l'enquête ne sont pas rendus publics, mais sont un outil important dans la prise de décision pour pallier les carences constatées lors de l'enquête. Les sondages, estiment les spécialistes, doivent être menés tout au long de l'année et toucher l'ensemble des secteurs, alors qu'en Algérie les enquêtes ne sont souvent réalisées que pour donner une belle image de ce qui se fait au niveau des ministères. Le sondage est malheureusement devenu un moyen de manipulation, notamment à l'approche des rendez-vous électoraux. L'absence d'un cadre juridique réglementant cette activité a ouvert la voie à toutes les formes de supputation et de spéculation, notamment lorsqu'il s'agit des enquêtes relatives au domaine commercial. Ainsi, certains instituts dits spécialisés, notamment ceux étrangers, tentent d'influencer le comportement des consommateurs vis-à-vis d'un certain produit en contrepartie de privilèges offerts par l'entreprise productrice.