Constat n «Les dures restrictions israéliennes ont provoqué l'effondrement virtuel de l'économie palestinienne et aggravent les conditions de plus en plus fragiles dans lesquelles les Palestiniens vivent et travaillent.» Tel est le constat amer de la réalité du conflit israélo-palestinien. Quarante ans après l'occupation de leurs terres, les Palestiniens sont plongés dans le désespoir et la pauvreté, a affirmé ce lundi Amnesty International à la veille du 40e anniversaire de la guerre des Six jours. «Depuis quarante ans, la communauté internationale a échoué à répondre de manière adéquate au problème israélo-palestinien : elle ne peut pas, ne doit pas attendre quarante nouvelles années pour le faire», a affirmé Malcolm Smart, directeur du programme Moyen-Orient d'Amnesty. Dans ce rapport, l'ONG de défense des droits de l'Homme basée à Londres «appelle les autorités israéliennes à mettre fin aux saisies de terres, au blocus et aux autres violations des lois internationales effectuées sous l'occupation» dans les Territoires palestiniens. La plupart des Palestiniens, ajoute le document, dépendent des aides alimentaires pour leur survie et beaucoup de familles palestiniennes souffrent de malnutrition. Malcolm Smart a mis l'accent sur la nécessité d'«une action internationale pour faire face aux violations des droits de l'homme perpétrées à une large échelle par l'occupation israélienne, ce qui alimente et exaspère, inexorablement, le désespoir du peuple palestinien, notamment auprès des jeunes». «Pareilles mesures constituent une punition collective», estime l'ONG, soulignant que les restrictions doivent être une réaction à des menaces précises et visant des personnes précises, non une communauté entière. L'ONG constate que «les Palestiniens de Cisjordanie sont partout confrontés à des barrages routiers qui menacent leur vie», estimant qu'«il est inconcevable que les femmes enceintes et les enfants malades ou blessés soient obligés d'emprunter des routes secondaires ou des sentiers pour parvenir aux hôpitaux. Ceci pourrait leur coûter la vie», a-t-il assuré. Amnesty appelle au démantèlement de la barrière de séparation érigée en Cisjordanie. Elle appelle aussi à la mise en place d'urgence d'un mécanisme international de surveillance des droits de l'homme pour vérifier que les deux parties, israélienne et palestinienne, respectent leurs obligations en vertu des lois internationales. Ce mécanisme doit être appuyé par un engagement à enquêter et à poursuivre en justice «ceux qui commettent des crimes de guerre et d'autres crimes aux yeux des lois internationales», précise l'ONG, dans ce rapport intitulé «Une occupation persistante : les Palestiniens de Cisjordanie en état de siège».