Résumé de la 1re partie Ma Zlikha est aimée et respectée dans tout le village pour son dévouement et sa générosité. Ce jour-là, elle se trouve dans la cuisine d?une grande maison où se déroule un mariage. Ma Zlikha sourit. Oui, «ouled enakhla» n?ont rien laissé au hasard pour le mariage de leur fils Hocine? deux b?ufs et sept moutons égorgés? Je n?ai jamais vu une telle prodigalité ! Devant elle, trois grandes marmites fument sur des tabounas. ? Je te laisse un moment, Zhor, dit-elle à une vieille femme qui l?assiste dans ses travaux, je vais faire la prière du âssr, et je reviens... Remue la sauce des pruneaux et ajoute un peu d?eau. Le café est servi aux hommes... Nous pouvons souffler un moment. Zhor s?exécute, pendant que Hadja Zlikha déroule ses kmems, et se dirige vers une pièce pour sa prière. Au bout d?un moment, elle revient, se sert un café et en tend une tasse à son amie. ? À quelle heure vont-ils chercher laâroussa ? demande Zhor. ? Ils préparent le cortège. Les femmes s?habillent, lui répond Zlikha.. Il paraît qu?elle est «boubilla». Tu dois la connaître... C?est la fille de Hadria, la bru de hadja Yemna... sa fille aînée ! ? C?est vrai, j?ai entendu dire qu?elle avait de jolies filles et bien élevées. Ma Zlikha dépose sa tasse près d?elle et se lève. Elle ôte le couvercle de la grande marmite dans laquelle mijote une énorme quantité de pruneaux, goûte la sauce qu?elle prend avec une énorme louche et satisfaite, elle dit : ? Éteins le feu, Zhor, c?est à point ! Puis, les deux femmes, à l?aide de serviettes mouillées, ôtent puis renversent dans une guessaâ de bois, le «méhren» un couscoussier plein dans un nuage de vapeur. ? Attends qu?il refroidisse un peu, avant d?y ajouter le beurre ! Les deux femmes ont le visage rougi par la chaleur des fourneaux et par l?effort. ? Nous sommes en avance dans notre travail, Zhor. Nous pourrons ainsi assister à l?arrivée de la mariée. De la terrasse où elles se trouvent, elles entendent les klaxons des voitures qui démarrent ponctués de coups de chevrotine. ? J?adore ces mariages à l?ancienne, dit Zlikha. ? Ya hassra ! répond Zhor ! el baroud oua zgharit» ? Écoute les chants de femmes ! Rayen el-kheil. Elles ont des voix superbes qu?on doit entendre depuis le village ! Attends, je reviens. Et Zlikha descend de la terrasse et s?approche de la pièce préparée pour la mariée, où des femmes assises sur des matelas recouverts de tapis, vêtues de superbes gandouras et parées d?or, chantent les chansons d?autrefois. Une vieille femme entonne les couplets, tandis que trois autres reprennent le refrain «Oh ! vous cavaliers qui passez par là...!» Z?hor sourit tout heureuse et les yeux brillants, elle lève sa main teinte au henné foncé et pousse un youyou sonore. (à suivre...)