A Nedroma, les janissaires commettent des exactions qui poussent la population à se révolter. Mais face aux attaques marocaines, la ville prendra parti pour le dey. Nedroma était, à cette époque, un important centre de production textile ; on rapporte qu'après la révolte contre les Turcs, ceux-ci lui imposent comme rançon la remise annuelle de cent pièces de toile de coton destinées à la fabrication de tentes pour l'armée. Après l'entrée des troupes françaises à Oran, l'Emir Abdelkader la choisit comme quartier général et y place un gouverneur. Elle prendra ainsi part à la résistance avant d'être occupée. Selon une étymologie qui remonte à Léon l'Africain, le nom de Nedroma se décomposerait en deux : ned et roma, et signifierait «contre Rome», la ville ayant été la rivale de Rome ; mais comme on l'a vu, les Romains ne semblent pas avoir occupé la région. Nedroma semble plutôt être, si on en croit les chroniqueurs musulmans, notamment Ibn Khaldoun, un nom ethnique : c'est celui des Nedromas, la tribu berbère qui occupait au Moyen ?ge la région. L'ancien nom de la ville, Felusen, perpétué dans le nom du djebel Filawsen, est peut-être aussi un ethnonyme ; on trouve, de nos jours, son équivalent en Kabylie dans Iflissen…