Les Anciens ont souvent décrit le Maghreb comme la terre des grands fauves et des reptiles effrayants. Les auteurs évoquaient aussi les éléphants qui, sous l'occupation romaine, fournissaient des bêtes de cirque, mais ces derniers ont été aussi, sur la terre maghrébine, de redoutables instruments de guerre. Il y a aussi le dromadaire – appelée improprement chameau – qui étonnait par son allure, mais qui était une excellente monture. Il y a, enfin, les fameux chevaux barbe (diminutif de cheval berbère), réputés dans le monde antique pour leur légèreté et leur endurance. Mais le Maghreb des anciens, c'était aussi le monde des bêtes fantastiques, mais au fait sans doute des bêtes communes, que les Latins et les Grecs ne connaissaient pas, ont entouré de légendes. Aujourd'hui encore, bien que la plupart des animaux soient identifiés et classés par la science, on croit encore à l'existence d'animaux fantastiques. Ainsi, beaucoup de gens croient en un serpent gigantesque, affublé parfois de sept têtes cornues : c'est la fameuse talefsa des berbérophones ou lef'â des arabophones, capable d'engloutir un homme en entier ! Signalons que ces deux mots désignent aussi des reptiles communs, la vipère qui, même si elle est dangereuse, n'appartient pas moins au domaine du réel.