Résumé de la 5e partie n L'homme de la chambre 932 se prépare à kidnapper l'enfant de Sève pour exercer un chantage. Mais, lequel ? Ignorant les gens qui se pressaient dans les immeubles de Rockefeller Center, Steve prit le visage de Sharon entre ses mains. Elle avait un air triste et bouleversé. Il dit d'un ton grave : «Je t'aime, Sharon, tu le sais. Tu m'as horriblement manqué ces dernières semaines. Il faut que nous parlions de nous deux. — Steve, nous n'avons pas les mêmes idées. Nous...» Il se pencha et l'embrassa. Ses lèvres restaient froides. Il sentit son corps se contracter. Se séparant d'elle il héla un taxi. Quand la voiture se gara le long du trottoir, il ouvrit la porte et donna au chauffeur l'adresse du New Dispatch. Avant de refermer, il demanda : «Je peux, compter sur toi ce soir ?» Elle hacha la tête sans rien dire. Steve attendit que le taxi tourne dans la 5e Avenue et marcha rapidement en direction de l'Ouest. Il avait dormi au Gotham Hôtel la nuit dernière, car il devait être au studio à six heures trente, et il désirait téléphoner à Neil avant son départ pour l'école. ll s'inquiétait chaque fois qu'il devait s'absenter. Neil faisait encore des cauchemars, ses crises d'asthme le réveillaient souvent. Mme Lufts appelait toujours immédiatement le médecin, mais néanmoins... L'hiver était si rude, si humide. Au printemps peut-être, lorsqu'il pourrait sortir, Neil reprendrait des forces. Il était toujours si pâle. Le printemps ! Mon Dieu, c'était le printemps ! L'équinoxe vernal s'était installé cette nuit et l'hiver était officiellement terminé. Qui l'aurait supposé étant donné les prévisions météorologiques ? Au bout de la rue, Steve tourna en direction du nord. Il se souvenait de sa première rencontre avec Sharon six mois auparavant. Quand il était venu la chercher chez elle, le premier soir, elle avait eu envie de marcher jusqu'au restaurant la Taverne on The Green en passant par Central Park. Il l'avait prévenue qu'il faisait un peu plus froid, que c'était le premier jour d'automne. «Merveilleux ! s'était-elle exclamée. Je commençais justement à en avoir assez de l'été». Pendant les premiers mètres, ils étaient restés presque silencieux. Il admirait sa façon de marcher, d'accorder si bien son pas au sien, sa mince silhouette bien prise dans le tailleur ceinturé, dont la couleur s'harmonisait avec ses cheveux. Il se souvenait qu'une brise fraîche faisait tomber les premières feuilles et que le soleil couchant accentuait le bleu profond du ciel d'automne. «Par une nuit comme celle-là, je pense toujours à cet air de I'opérette Cameot, lui avait-elle dit. Vous savez si jamais je te quittais.» Elle avait chantonné doucement : «Comment partir en automne, je ne saurais jamais. Je te t'ai vu resplendir dès la morsure de l'automne. Je te connais en automne et ne peux m'en aller...» Elle avait une jolie voix de contralto. Si jamais je te quittais... Etait-il tomber amoureux d'elle à cette minute même ? La soirée avait été si parfaite. Ils. s'étaient attardés à bavarder après le dîner, tandis qu'autour d'eux les gens entraient et sortaient. De quoi avaient-ils parlé ? (à suivre...)