Chiffres n Une étude réalisée entre 1998 et 2006, a montré que parmi les toxicomanes figurent 708 célibataires, 165 mariés, 33 séparés, 53 divorcés et 5 veufs. Les toxicomanes, souvent en situation de désespoir, trouvent, auprès des médecins et des psychologues, le soutien qui leur permet de reprendre goût à la vie et d'échapper à la dépendance des drogues. Les murs du hall du centre de prise en charge des toxicomanes au niveau de l'hôpital pyschiatrique de Sidi Chahmi, une localité située à 20 kilomètres d'Oran, sont tapissés de fresques mettant en garde la jeunesse contre les méfaits de la drogue. Réalisées par un ancien toxicomane libéré des rets de la drogue grâce aux soins du staff médical, ces œuvres sont un véritable travail de sensibilisation à l'adresse de la jeunesse. L'artiste en herbe a gravé, à coups incisifs de pinceaux, les souffrances dans le monde onirique de la dépendance des drogues, le combat pour la survie, la fuite éperdue pour échapper aux griffes de la zetla, des joints et du sebsi. Il a peint sa volonté de fuir les drogues grâce au soutien du centre. Ce dernier constitue, pour beaucoup de jeunes dépendants, une bouée de sauvetage, une main tendue qui permet de ne pas se perdre dans la houle de la toxicomanie. Le centre emploie actuellement 15 personnes, fournit une prise en charge et une assistance aux toxicomanes à travers des programmes thérapeutiques, individuels et de groupes, basés sur le soutien psychologique à toute personne animée de la volonté d'échapper aux drogues. Cette structure dispose de 30 lits dont 5 réservés aux femmes, d'une salle de soins, d'une petite pharmacie, d'une salle d'attente et de bureaux administratifs. Le centre a accueilli de 1998 (date de sa création) à la fin 2006, 921 patients dont 28 femmes, issus de toutes les couches sociales et de toutes les wilayas de la région Ouest. Dans ce contexte, le Dr Mohamed Hamouda, responsable du centre qui dispose de toutes les commodités assurant aux pensionnaires les meilleures conditions de séjour, a indiqué que 202 malades ont pu être «extirpés» des griffes de la toxicomanie. «Seulement nous déplorons 220 cas de rechute et 437 abandons de cure de 1998 à 2006, qu'il nous faudra analyser pour situer les raisons de l'échec.» «La dépendance aidant, je me suis retrouvé à préparer de véritables mixtures, des cocktails de différentes drogues pour tenir debout», dira un curiste. Les mêmes statististiques révèlent l'existence de 48 consommateurs de comprimés psychotropes et 97 accros au kif et ses dérivés. «Pour nous, ces comprimés sont Mme courage, ils nous donnent la sensation de pousser encore plus loin nos limites physiques. En réalité, ils nous précipitent tout droit, pieds et poings liés, dans le monde de la toxicomanie, un monde d'où il est difficile de s'en sortir», nous déclare un autre curiste.