Situation n Sonelgaz vit au rythme des difficultés financières qui risquent d'empirer si l'Etat ne se résout pas à l'aider. L'entreprise risque, en effet, l'asphyxie financière de l'aveu de son P-DG qui a récemment tiré la sonnette d'alarme lors d'une conférence de presse. Nouredine Bouterfa confiait : «L'entreprise pourrait se retrouver dans l'incapacité de rembourser ses dettes.» Le niveau de l'endettement de l'entreprise se situant à 148 milliards de dinars a, en effet, dépassé le seuil tolérable des charges qui nuisent à l'équilibre budgétaire du groupe. Mais le plus inquiétant aux yeux du P-DG c'est l'arrêt ou du moins le recul des projets d'investissements si l'Etat n'apporte pas les subventions nécessaires pour stabiliser la situation. Mais à vrai dire, c'est le plan du développement de Sonelgaz qui est compromis à long terme. Sur un montant de 450 milliards de dinars consentis pour divers projets, Sonelgaz ne pourrait s'autofinancer qu'à un niveau de 30 à 35%. Ce qui est bien minime pour la rentabilité du groupe qui cherche d'abord «les garanties d'un retour des investissements». En clair, il s'agit de ne pas perdre les projets de service public auxquels s'est énergiquement engagée Sonelgaz depuis au moins six ans. Qu'adviendra-t-il de l'électrification rurale dans les bourgades les plus reculées ? Et que sera le devenir des projets d'alimentation en électricité des zones industrielles ? Et surtout que représentera le projet de modernisation des réseaux au niveau national ?… En outre, la situation des tarifs de l'énergie, surtout de l'électricité, est l'objet d'une polémique. Sonelgaz maintient coûte que coûte la revendication d'un niveau de hausse entre 10 et 15% alors que les décideurs au niveau de l'Etat estiment que cette hausse n'est pas nécessaire. Si l'entreprise va mal, il ne faut surtout pas que ses retombées soient en termes de hausse des tarifs, laissent-ils entendre. Cependant, au lieu de rendre publics des communiqués rassurants, les pouvoirs publics sont laconiques à ce sujet. Le premier responsable de l'entreprise se montre malgré tout rassurant en indiquant que «le citoyen n'a pas à s'inquiéter de la disponibilité de l'énergie». Même la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (Creg) s'est montrée confiante sur ce point en réfutant les thèses de l'augmentation des prix. Toutefois, la boucle n'est pas bouclée puisqu'il s'agit dès à présent de sauver l'entreprise d'une débâcle financière qui pourrait porter un coup sévère au groupe.