La compagnie nationale enregistre un déficit de 9 milliards de dinars à fin 2007. Sonelgaz a pris toutes les dispositions nécessaires pour mettre en œuvre la nouvelle tarification d'électricité spécifique aux populations du sud du pays. À partir du mois en cours, l'entreprise réservera aux citoyens de ces régions de nouveaux tarifs conformément au soutien décidé par l'Etat. Celui-ci va ainsi prendre à son compte plus de 50% de la facture du consommateur jusqu'à concurrence d'un seuil de 8 000 kW/heure. Ce qui va couvrir largement les besoins d'un foyer durant la période difficile d'été au Sud. L'enveloppe réservée pour cette opération est estimée à environ 500 millions de DA pour l'année 2008. Le P-DG de Sonelgaz, M. Nourredine Bouterfa, estime que les pouvoirs publics ne se sont pas encore prononcés sur une éventuelle augmentation des prix de l'électricité. Par contre, annonce-t-il, l'Etat a mis en place un dispositif qui permet à sa société de financer les investissements. “Il est clair que nous avons rendez-vous avec les pouvoirs publics pour voir comment assurer la viabilité de Sonelgaz par rapport aux investissements engagés”. Il y aura donc, selon lui, des échéances de remboursement dans les deux ou trois ans à venir. “La solution la plus judicieuse qui se dégage probablement est d'aller vers la restructuration financière de Sonelgaz”, indique-t-il. Il n'y a pas seulement les subventions, ajoute-t-il, il existe aussi d'autres mécanismes financiers qui peuvent être mis en jeu à même d'aider l'entreprise à faire face aux échéances. La problématique qui est posée est le déséquilibre entre les besoins financiers en termes de trésorerie courante. “Nous attendons en effet pour la fin de l'année 2007, un déficit de trésorerie de l'ordre de 9 milliards de DA que nous avons couverts bien sûr par des emprunts. Mais on aurait aimé couvrir ce manque par des revenus…”, relève le P-DG. Il tient à préciser que ce n'est pas un déficit au sens des comptes de Sonelgaz mais il s'agit d'un besoin d'argent frais. “Là où nous ne couvrons pas les financements, l'Etat a mis des dispositifs. En revanche, la sonnette d'alarme peut-être tirée pour le moyen terme”, affirme Nourredine Bouterfa sur les ondes de la radio Chaîne III. Cette politique sera-t-elle tenable ? Une chose est certaine, l'Etat n'a pour cela, pas écarté ni une augmentation des tarifs ni la possibilité de donner des subventions à Sonelgaz. L'entreprise a investi pour l'année 2007 l'équivalent de 140 milliards de DA contre 97 milliards de DA en 2006 soit un effort supplémentaire de plus de 45%. Cela n'a pu être possible que parce que les pouvoirs publics ont permis à la société d'accéder aux financements. En termes de réalisations, 2007 est, avoue M. Bouterfa, une année charnière. Car, l'ensemble des projets ont été réceptionnés à savoir la centrale de Berrouaghia 500 MW, le transfert de la centrale de M'sila de 200 MW à Marsa, l'unité de In Salah de 200 MW et la réhabilitation du groupe de 160 MW à Marset El-Hadjadj. Le P-DG prévoit par ailleurs, une réserve confortable en matière de production d'électricité pour l'année 2009. Plus de 70 nouvelles localités, soit environ 240 000 foyers ont bénéficié d'une alimentation en gaz durant l'exercice précédent. Pour l'année 2008, la Sonelgaz passera de 140 milliards de DA à 190 milliards de DA en termes d'investissements. Le plan de financement est, avance le P-DG, d'ores et déjà assuré. Baddredine Khris