Nuance n Nouredine Bouterfa a tenu cependant à relativiser le chiffre en insistant sur le fait qu'il s'agit bien «d'un déséquilibre dans les besoins financiers du groupe pour son développement et non d'un déficit au sens du compte de Sonelgaz». Un déficit vite couvert par des emprunts, rassure le P-DG. «C'est un besoin d'argent frais là nous le couvrons par les financements puisque l'Etat a mis en place des dispositifs pour nous permettre de réaliser notre plan de financement. De ce point de vue, il n'y a pas lieu de tirer la sonnette d'alarme.» La situation ne semble toutefois pas être appelée à s'installer dans la durée puisque le même responsable estime que «la sonnette d'alarme est tirée par rapport à un moyen terme». Autrement dit, si rien n'est fait, le plan de développement du groupe risque d'être compromis dans quelques années, précisément après 2010 puisqu'à cette échéance, rassure M. Bouterfa, «le plan de financement est assuré». Mais pas au-delà. «Cette situation est-elle tenable ?», s'interroge d'ailleurs le responsable.La semaine passée, c'est la Fédération des travailleurs de l'électricité et du gaz affiliée à l'UGTA, qui a revendiqué un soutien de l'Etat à l'horizon 2015 à hauteur de 20 milliards de dinars, sans quoi la Sonelgaz va mettre la clé sous le paillasson. Plusieurs solutions existent pour éloigner ce spectre, selon M. Bouterfa qui affirme : «Il est clair que nous avons rendez-vous avec l'Etat, je ne sais pas à quel moment, pour faire un peu le point et voir comment assurer la viabilité de Sonelgaz par rapport aux investissements qui ont été engagés. Il y aura des échéances de remboursement dans les 2 ou 3 années à venir et là, probablement, il me semble que c'est la solution la plus judicieuse, il faudra aller vers une restructuration financière de la Sonelgaz.» «Il nous appartient d'être un peu plus agressifs pour représenter toute la problématique de l'équilibre de Sonelgaz», ajoute-t-il. Il y a aussi, note-t-il, la possibilité de revoir la tarification n'est pas à écarter puisque l'Etat «ne s'est pas définitivement prononcé pour une augmentation». Le recours aux emprunts et surtout au soutien de l'Etat est également primordial et c'est ce qui est en train de se faire actuellement. Le P-DG reconnaît dans ce sens que sans les mécanismes mis en place par «l'Etat et le Trésor pour nous permettre d'avoir accès à leurs ressources», la société n'aurait jamais réalisé son plan de développement durant l'année 2007 qu'il qualifie, par ailleurs, de «charnière» puisque c'est durant cette année que des projets importants ont été réalisés pour un investissement de 140 milliards de dinars soit 45% de plus qu'en 2006 : réception d'une centrale de 500 mégawatts de Berrouaghia, du transfert de la centrale de M'sila à Marsat, de la centrale de In Salah et, pour la première fois, l'arrêt du groupe de Mers El-Hadjadj pour engager sa réhabilitation. De même que l'année qui s'achève a vu la concrétisation du plan d'urgence en matière de finalisation de contrats et d'ouverture de chantiers (contrats de Terga et Koudiat Draouche). Pour l'année 2008, M. Bouterfa révèle que le groupe procédera à des investissements de l'ordre de 190 milliards de dinars. 500 millions de dinars pour le Sud l Evoquant la disposition introduite dans la loi de finances complémentaire 2007 destinée à réduire les charges d'électricité pour les habitants du sud du pays, le P-DG de Sonelgaz a révélé que l'opération coûtera à l'Etat quelque 500 millions de dinars. «La loi sur l'électricité a prévu que l'Etat pouvait, pour des catégories de régions défavorisées ou des citoyens particuliers, prendre à sa charge des aides ou des subventions, donc l'Etat va subventionner les citoyens du Sud à hauteur de 50% de la consommation» soit, à peu près 12 000 DA par an par foyer et cela va tourner autour de 500 millions de dinars pour l'année 2008. Les petits agriculteurs sont également concernés par cette disposition, rappelle le P-DG.