Le ministre de l'Hydraulique a dressé un constat des plus sévères de son secteur marqué, a-t-il dit, par la mauvaise gestion, le manque de compétences, les retards dans les projets et la corruption. C'est ce qu'a affirmé, hier, le ministre des Ressources en eau qui a présidé un regroupement des Directeurs de l'hydraulique (DHW) de l'ensemble du pays au siège de l'Institut national de la formation professionnelle. Pour M. Sellal, la qualité de l'eau distribuée actuellement au consommateur n'exige pas du tout une révision des coûts et donc aucune augmentation n'est à l'ordre du jour. Le ministre a imputé cette situation à la mauvaise gestion et au manque de compétence dans ce domaine. Par ailleurs, en évoquant la situation hydrique du pays, M. Sellal a souligné que des progrès ont été enregistrés jusque-là, «mais le secteur reste loin d'atteindre ses objectifs». Il a indiqué qu'en matière d'Alimentation en eau potable (AEP), l'Algérie a atteint en 2005 une moyenne de 155 litres par habitant et par jour, dépassant ainsi la norme fixée par le Millénium pour le développement à 120 l/h/jour. Ce taux devrait s'améliorer davantage en 2009 pour atteindre 165 litres puis 185 litres en 2025, selon les prévisions du ministre. En matière d'assainissement, M. Sellal a tiré à boulets rouges sur les dirigeants de wilayas pour le retard enregistré dans l'éradication des fosses septiques, notamment au Sud. «Je veux que ces cas soient réglés avant 2009», a-t-il averti. Intervenant lors de ce regroupement, le Dr Ouahdi, directeur au ministère, a évoqué la situation des eaux usées dont le volume est estimé à 600 millions de m3. On peut facilement les utiliser pour irriguer des milliers d'hectares et il n'y a aucun danger, il faut démystifier ces eaux usées. Des études de l'OMS ont démontré que ces eaux sont recyclables». Le Dr Ouahdi a aussi évoqué le problème des centaines de citernes qui ne sont soumises à aucun contrôle dans les wilayas du Sud et de l'intérieur du pays et qui ne sont pas chlorées causant des maladies à transmission hydrique telles que la typhoïde et le choléra. «Il faut un nouveau décret pour mettre un terme à ce phénomène qui est un véritable danger pour la santé publique», a-t-il insisté. Par ailleurs, M. Sellal a indiqué que des inspections mixtes régulières seront désormais effectuées par son département en vue de mettre à jour les inventaires du secteur. Ces inspections ont pour objectif de mettre à jour et de réactualiser les fichiers d'inventaires en vue de préserver les biens privés de l'Etat et d'éviter les contentieux liés à la propriété, a expliqué le ministre. Il faut faire des inspections régulières pour éviter des faillites, a-t-il insisté en exhortant les directeurs de l'hydraulique des 48 wilayas à respecter la réglementation en matière d'inventaires et de marchés publics. De la corruption aussi l Le ministre des Ressources en eau n'a pas mâché ses mots, hier, en disant être au courant de la corruption qui existe au sein de son secteur. «Nous savons qu'il y a de la corruption. Il faut éviter les tricheries parce que les choses finissent par se savoir», a-t-il déclaré à l'adresse des DHW.