Résumé de la 4e partie n Le débat autour de la peine capitale semble sans issue. L'homme de la chambre 932 suit le débat attentivement. Tom Brokaw conclut en hâte. «Sharon Martin, Steven Peterson, merci de vous être joints à nous sur ce plateau. Nous reprendrons le cours de nos émissions après cette annonce...» La télévision dans la chambre 932 du Biltmore s'éteignit net. Un long moment, l'homme robuste et musclé dans son costume à carreaux verts resta assis le regard fixé sur l'écran obscurci. Une fois de plus, il repensa à son plan : d'abord porter les photos et la valise dans la pièce secrète de Grand Central Station, et en dernier lieu y emmener Neil, le fils de Steve Peterson, cette nuit même. Mais, auparavant, il devait prendre une décision. Sharon Martin serait chez Steve ce soir. Elle devait garder Neil jusqu'au retour de son père. Il avait pensé l'éliminer sur place. Mais le pourrait-il ? Elle était si belle. Il revit ses yeux, la couleur de l'océan, troublante, tendre. Il lui avait semblé qu'en regardant les caméras, elle regardait vers lui. On aurait dit qu'elle l'appelait. Peut-être l'aimait-elle ? Si elle ne l'aimait pas, il serait facile de se débarrasser d'elle. Il la laisserait à Grand Central avec le gosse mercredi matin. A onze heures trente, quand la bombe éclaterait, de Sharon Martin, non plus, il ne resterait rien. Ils quittèrent ensemble le studio, marchant à quelques pas l'un de l'autre. La cape de tweed de Sharon pesait lourd sur ses épaules. Elle avait les pieds et les mains glacés. Elle enleva ses gants et constata que la bague ancienne avec une pierre de lune que lui avait donnée Steve pour Noël avait une fois de plus sali son doigt. Certaines peaux ont un taux d'acidité tel qu'elles ont toujours ce problème au contact de l'or. Steve la dépassa et lui ouvrit la porte. Ils marchèrent dans le petit matin aigre. Il faisait très froid et la neige commençait à tomber, épaisse, frappant leurs visages de ses flocons glacés. «Je vais t'appeler un taxi, dit-il. —Non. Je préfère marcher. — C'est idiot. Tu as l'air morte de fatigue. — Cela m'éclaircira les idées. Oh ! Steve, comment peux-tu être si positif... si sûr de toi.. si sévère ! — Ne recommençons pas, chérie. — Nous devons recommencer ! — Non, pas maintenant.» Steve la regarda, à la fois impatient et inquiet. Sharon avait les yeux brillants, striés de rouge, le maquillage de télévision n'avait pas camouflé la pâleur qu'accentuait maintenant la neige fondant sur ses joues et son front. «Tu devrais rentrer te reposer, dit-il. Tu en as besoin. — Il faut que je rende mon papier. — Bon, essaie de dormir quelques heures. Pourras-tu venir à la maison vers six heures moins le quart ? — Steve, je ne suis pas sûre… — Moi si. Nous ne nous sommes pas vus depuis trois semaines. Les Lufts comptent sortir pour leur anniversaire et je veux être à la maison ce soir avec toi et avec Neil.» (à suivre...)