Plus d'une centaine de jeunes chômeurs de la commune de Aïn Beïda tout près de Hassi Messaoud ont manifesté durant toute la matinée d'hier leur colère en bloquant la route menant à Ouargla. Cette commune qui enregistre entre 800 et 900 jeunes chômeurs connaît une tension permanente depuis quelques jours. Les jeunes manifestants, visiblement las d'entendre les mêmes promesses, ont dénoncé «les passe-droits et la discrimination en matière d'embauche». Les autorités craignant l'effet de contagion ont tenté d'apaiser la situation en allouant 72 emplois comme premier quota à Hassi Messaoud. Les jeunes émeutiers ont exigé la révision des conditions d'embauche qu'ils qualifient d'utopiques et de discriminatoires. L'autre point qui semble être le nœud de la discorde est lié au refus des autorités à écouter et prendre en charge les offres d'emplois. Les autorités ont, pour leur part, dépêché une commission sur les lieux qui a décidé dimanche dernier de relever le principal responsable de l'APC de ses fonctions avec tout son staff et de le remplacer par un nouveau responsable. Cette décision a été prise pour apaiser la colère de ces jeunes en répartissant les postes de travail selon les qualifications. En effet dès aujourd'hui, les nouveaux responsables vont s'atteler à établir une chronologie des enregistrements des demandes selon l'urgence. Il faut savoir que la région de Hassi Messaoud est l'une des communes d'Algérie les plus riches vu la présence d'un nombre important de sociétés pétrolières avec leurs filiales. Mais, les jeunes demandeurs d'emplois sont relégués à des postes subalternes ou de manœuvres, chauffeurs ou agents de sécurité. Une situation qui rend caducs tous les espoirs de ces jeunes qui aspirent à de vrais contrats de travail suivis de formation cyclique. Rappelons qu'avant-hier, le chef de bureau d'emploi de la localité a été poignardé par deux jeunes chômeurs en signe de colère et de désapprobation sur la politique de l'emploi dans cette région.