Résumé de la 1re partie n Mourad veut récupérer le polochon et convaincre sa sœur de l'accompagner chez ses beaux-parents. Et pendant qu'elle se lamente et que Zoubida, l'air sévère, lui répond du tac au tac, Mourad, qui a repéré le polochon recouvert d'une taie blanche avec un bouquet de fleurs brodé en son milieu, s'approche subrepticement de l'objet de sa convoitise, tout en lançant de temps à autre, une phrase ou un mot, pour relancer la conversation. — Elle aussi, lance-t-il, en jouant avec sa montre d'un air faussement distrait, elle n'accepte pas les conseils de Houria, qui l'a considérée comme sa fille, et qui voulait lui apprendre à tenir convenablement un ménage... et il fait un pas de côté, pour s'approcher du «frêch» rangé dans un coin de la «maksoura». — Quoi ? s'enflamme Zoubida, tu veux insinuer que ma fille est une incapable ! Alors que c'est une perle ! C'est la plus «kafza» de ses sœurs, malgré son jeune âge ! Tu entends, Salah ! dit-elle à son mari qui, en homme sage, n'a pas dit un mot depuis l'arrivée de son gendre, bien décidé à ramener les jeunes gens à la raison, après qu'ils se sont expliqués. — Tu ne dis rien, lui reproche sa femme. Tu ne veux pas défendre ta fille. Houria, qui voit les manœuvres discrètes de son frère, ramène l'attention sur elle, pour lui éviter d'être découvert. — Moi aussi, j'en ai assez de ses extravagances ! comment et pourquoi s'est-elle mariée, tante Zoubida, alors qu'elle passe son temps à sauter à la corde avec les filles des voisins ! Elle nous ridiculise ! lance-t-elle en haussant le ton et en levant les bras. Zoubida, hors d'elle, se dirige vers Houria et, rapprochant son visage du sien, lui dit : — Jamais ma fille ne reviendra chez une avare de ton espèce ! Je l'ai mariée avec Mourad, pas avec toi ! — Répète, un peu, pour que tous… C'est le moment que choisit Mourad pour bondir sur le polochon et après l'avoir saisi, faisant dégringoler une dizaine d'oreillers, il se précipite vers la porte, l'ouvre d'un geste violent, et disparaît dans le noir. Un moment, c'est la stupéfaction dans la grande pièce où toute la famille reste clouée sur place. Zoubida est la première à se ressaisir : — Il a volé «el messnêd» ! Rattrapez-le ! Ali, cours derrière lui ! (à suivre...)