Constat n «Il n'est plus question d'orienter un malade pour faire ses examens dans les établissements privés. Un malade admis dans une structure publique doit être pris en charge dans ce centre.» C'est ce qu'a affirmé le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière Amar Tou à la rencontre des directeurs de l'Ecole nationale de santé publique (Ensp) de Aïn Taya composée des directeurs de la santé et de la population des 48 wilayas et de 13 Centres hospitalo-universitaires (CHU) ainsi que les cadres centraux du département. Le sujet est sensible et épineux. Même si la constitution garantit l'accès aux soins pour tout le monde, se soigner en Algérie reste un vrai problème. En particulier pour les gens qui sont limités matériellement. Cette catégorie obligée de se diriger vers les centres de santé publics est souvent réorientée vers des laboratoires d'analyses et des cliniques privées pour des prestations censées être prises en charge sur place. Mais les scénarios sont toujours les mêmes : les laboratoires d'analyses sont, dans beaucoup de centres publics fermés, ou n'effectuent pas, comme par hasard, les tests souhaités. Le matériel de radiologie est souvent défectueux ou le radiologiste absent. Des pratiques plus que douteuses ont fait le tour des hôpitaux et des centres de santé publique ces dernières années. Qu'il s'agisse de simples analyses sanguines ou d'opérations chirurgicales importantes, les citoyens se voient orientés par les professionnels de la santé vers des laboratoires et des cliniques privées avec lesquels on suppose que des arrangements ont été opérés. «Je vous envoie à telle clinique, le professeur untel est un ami. C'est le meilleur dans son domaine…», sont des phrases tant de fois entendues. Et le malade, las d'attendre, se trouve pris au piège, et se résigne enfin à mettre sa vie et son portefeuille entre les mains du professeur Untel. Les choses ayant pris des proportions inquiétantes, le premier responsable du secteur a été intransigeant sur la question «des sanctions seront imposées à tous ceux qui se rendent coupables de ces pratiques», a-t-il averti.