Résumé de la 1re partie n La jeune orpheline vit un jour le fils du roi se présenter à sa porte avant de disparaître. Elle se mit alors à fredonner une chanson que sa marraine chantait. Qu'arriva-t-il ? le fuseau s'élança tout à coup de ses mains et se précipita dehors ; elle le suivit des yeux toute stupéfaite ; il courait en dansant à travers champs et laissait après lui un fil d'or. En peu de temps il fut trop loin pour qu'elle pût le voir. N'ayant plus de fuseau, elle prit sa navette et se mit à tisser. Le fuseau continuait de courir et, quand son fil fut au bout, il avait rejoint le prince. «Que vois-je ? s'écria celui-ci ; ce fuseau veut me conduire quelque part.» Il retourna son cheval et suivit au galop le fil d'or. La jeune fille continuait de travailler en chantant : «Cours après lui, chère navette;Ramène-moi mon fiancé.» Aussitôt la navette s'échappa de ses mains et s'élança vers la porte. Mais à partir du seuil elle commença à tisser un tapis plus beau que tout ce que l'on avait jamais vu. Des deux côtés fleurissaient des guirlandes de roses et de lis, et au milieu, des pampres verts sortaient d'un fond d'or ; des lièvres et des lapins sautaient dans le feuillage, des cerfs et des chevreuils passaient leur tête à travers ; dans les branches étaient perchés des oiseaux de mille couleurs auxquels il ne manquait que le chant. La navette continuait de courir et l'œuvre avançait merveilleusement. N'ayant plus sa navette, la jeune fille prit son aiguille et se mit à chanter : «Il va venir, chère aiguillette ; Que tout ici soit préparé.» Aussitôt l'aiguille, s'échappant de ses doigts, se mit à courir par la chambre, rapide comme l'éclair. C'était comme si des esprits invisibles s'en fussent mêlés : la table et les bancs se couvraient de tapis verts, les chaises s'habillaient de velours et les murs d'une tenture de soie. A peine l'aiguille avait-elle piqué son dernier point, que la jeune fille vit passer devant la fenêtre les plumes blanches du chapeau du prince, que le fil d'or avait ramené : il entra dans la chaumière en passant sur le tapis, et dans la chambre il vit la jeune fille, toujours vêtue de ses pauvres habits, mais brillant cependant au milieu de ce luxe improvisé comme une rose églantine sur un buisson. «Tu es bien la plus pauvre et la plus riche, s'écria-t-il ; viens, tu seras ma femme.» Elle lui tendit la main sans rien dire. Il lui donna un baiser, et, l'ayant fait monter à cheval avec lui, il l'emmena à la cour où la noce fut célébrée avec une grande joie. Le fuseau, la navette et l'aiguille furent conservés précieusement dans le trésor royal.