Résumé de la 3e partie n La petite Krystie est inculpée d'homicide volontaire. Bien que différentes preuves l'enfoncent, elle nie tout en bloc les faits qui lui sont reprochés. C'est alors que le policier interroge enfin son amie Pamela Collins, revenue tout exprès de colonie de vacances. Pamela, douze ans, est un peu plus grande, aussi jolie que Krystie James, la même très belle chevelure noire ébouriffée, les mêmes dents bien blanches, mais les yeux noirs, le visage moins triangulaire et plus équilibré ; moins de charme, moins d'autorité, moins de malice. Bramley a connu pourtant bien des assassins, il ne parvient pas cependant à imaginer que cette gamine, si correcte dans son petit blazer, ait tué. Il regarde ses mains posées sur sa jupe dont les doigts semblent encore si fragiles, et a peine à les imaginer crispés sur le cou d'un enfant pour l'étrangler. Dès les premiers mots, il parait évident qu'elle est littéralement subjuguée par Krystie James. «Ce n'est pas moi, dit-elle. Je n'ai rien fait... — Alors, c'est Krystie James ?... Mais pourquoi a-t-elle fait cela ?» Pamela hausse les épaules. «Elle est comme cela !» Et, dans le bureau silencieux, sa petite voix fait à l'inspecteur les aveux les plus insensés qu'il ait entendus de toute sa carrière. «Pourquoi es-tu devenue l'amie de Krystie James ? — Parce qu'elle était tellement chouette ! — Tu veux dire : belle ? — Oui ! Vous ne trouvez pas qu'elle est belle ? — Si ! Mais affreusement méchante ! — Oh ! cela, oui... Elle fait du mal à chaque fois qu'elle le peut ! — Par exemple ? — Eh bien, un jour, elle a saisi Mary, qui a huit ans, par le cou et elle m'a expliqué : «Tu vois, c'est comme cela qu'on peut tuer quelqu'un.» Une autre fois, elle a égorgé le pigeon de mon frère. — Et tu l'as regardée sans rien dire ? — Si, si. Je lui disais : «Tu ne vas pas faire cela...» Mais elle l'a fait. — Pourquoi es-tu restée son amie si tu trouvais cela tellement affreux ? — Je ne sais pas. Je voulais toujours jouer avec elle, absolument. Je ne voulais pas la quitter. — Tu étais là quand elle a tué William ? — Non... enfin... elle m'avait dit qu'il fallait le tuer. — Mais pourquoi, bon sang ? — Je ne sais pas. On savait qu'il était dans la maison en ruine. Devant le trou, comme je ne voulais pas entrer, Krystie s'est moquée de moi : «Tu te dégonfles ? Cela ne fait rien. Je vais te montrer, tu vas voir, c'est vite fait.» Quelques instants après, elle est ressortie... Elle était toute rouge et elle m'a dit : «?a y est... Tu vois, cela n'a pas été long, c'est vraiment facile. On recommencera.» — Et les lettres ? Enfin, les petits bouts de papier que vous avez distribués dans le home d'enfants ? — C'est elle qui a fait le modèle. Après, elle en a écrit cinq et moi aussi. Le soir, on est montées en douce dans le dortoir et on a distribué les papiers. — Mais comment as-tu pu faire une chose pareille ? — Moi, je prenais cela pour des blagues. — Et l'assassinat de Peter Corley, tu y étais ? — Bien... oui.» Et la fillette, en hésitant, ravivant l'horreur de la scène, raconte comment elles se sont rendues le 31 juillet, à leur place de jeu préférée : un terrain vague plein de détritus et de châssis de voitures rouillées. Peter était là, avec son chien. Krystie s'est mise à le pincer. Lorsque Pamela lui a dit : «Mais laisse-le donc tranquille», Krystie, qui paraissait très surexcitée, l'a repoussée violemment. Des garçons sont arrivés. Krystie leur a crié alors : «Fichez-moi le camp ou je vous chasse avec le chien !» (à suivre...)