Condition n «La guérison ne peut se faire qu'au début de la maladie grâce à une mammographie bien faite et bien interprétée». Le Bevacizumad, anticancéreux novateur, pour le traitement du cancer du sein métastatique, ne peut profiter à l'ensemble des personnes atteintes de cette maladie en Algérie faute de dépistage précoce dans nos centres de santé. L'insuffisance de mammographes, compétence nulle en mammographie de dépistage, coût élevé et remboursement insuffisant d'un dépistage individuel, problème de disponibilité dans les délais raisonnables des résultats de dépistage, sont, entre autres, les obstacles qui empêchent les patientes atteintes du cancer du sein d'avoir un dépistage précoce et, par conséquent, perdant ainsi les chances de guérison. Ce constat a été fait par le docteur Bouzid, un éminent professeur, spécialiste en oncologie, lors d'une conférence de presse, organisée à l'hôtel Mercure, hier, en fin d'après-midi. S'exprimant sur la place des antiangio géniques dans le traitement du cancer du sein, le conférencier a mis en exergue les résultats d'une étude récente (E 2 100 étude de phase III), présentée le 5 mai lors d'une réunion scientifique à Berlin puis au congrès de l'Asco (American, Society of Clinical Oncology) à Chicago. Cette étude accrédite les nouvelles thérapies et prescriptions utilisées chez les patientes atteintes de cancer du sein. Vu les résultats spectaculaires de cette étude, l'Union européenne vient de donner assez rapidement son approbation (autorisation de mise sur le marché ou AMM) pour utiliser le Bevacizumad, anticancéreux novateur pour le traitement du cancer du sein métastatique. Dans ce sens, l'Algérie a introduit cette nouvelle thérapie dans quelques centres de cancérologie qui existent sur le territoire national. Cela pourrait soulager les cas de malades qui ont atteint des degrés inquiétants, explique-t-il. «Mais la guérison ne pourra se faire qu'au début de la maladie grâce à une mammographie bien faite et bien interprétée.» Autrement dit, les femmes doivent aller aux centres concernés (mammographie) pour faire le dépistage qui révélera si la personne est atteinte de ladite pathologie ou pas afin de procéder à son élimination avant qu'elle ne se développe dans le corps. Dans ce registre, le professeur Bouzid salue l'initiative des autorités pour l'acquisition de plus de mammographes (projet d'un mammo / wilaya). Néanmoins, l'orateur souhaite que l'Etat s'investisse également dans la formation des mammographes car nous n'en disposons que d'une cinquantaine au niveau du parc de mammographes existant. Enfin, l'Etat «doit prendre en charge les patientes atteintes de cette pathologie en allégeant les frais de dépistage et de traitement comme cela se fait dans plusieurs pays à l'instar de la France et la Tunisie», conclut-il.