Vision n L'Algérie et à sa tête le patronat estiment que la France peut s'impliquer davantage dans la construction de l'économie algérienne du fait que la conjoncture y est favorable. Entre la France et l'Algérie, il n'y a pas que des turbulences politiques. Les relations économiques butent également sur de sérieuses entraves à l'équilibre tant recherché. Si pour la partie algérienne, l'investissement français doit se consolider de manière nette et précise, la partie française campe sur ses positions d'attente en se déployant uniquement sur le front commercial. Elle conserve néanmoins son atout comme premier fournisseur de l'Algérie et compte déjà plus de 200 entreprises. Mais, elle a perdu ses parts de marché qui ne dépassent pas actuellement 20%, alors que des pays émergents, parmi lesquels les monarchies du Golfe et la Chine, raflent la mise en investissant massivement leurs capitaux sur un marché prometteur. Cette nouvelle donne ne laisse pas indifférents les algériens qui veulent que la France investisse sérieusement «au-delà du pétrole et du gaz». Comment expliquer dès lors que le stock d'investissement français reste faible (400 millions d'euros) alors que les échanges sont évalués à 5 milliards d'euros. Un contraste qui met à nu les difficultés d'approche entre les deux parties. L'Algérie et à sa tête le patronat estiment que la France peut s'impliquer davantage dans la construction de l'économie algérienne du fait que la conjoncture y est favorable. Le climat d'investissement est bien meilleur que celui d'il y a quelques années. Les réformes enregistrent certaines satisfactions, notamment sur le plan fiscal où tout l'arsenal juridique est adapté. Les avantages en exonération d'impôts pendant 5 ans motivent la venue des plus récalcitrants. De plus, le marché algérien offre l'atout de proximité et de coûts aux promoteurs de projets. Il a été sans cesse rappelé que la balle est dans le camp des investisseurs français et aucun motif, même pas les discours politiques ombrageux, ne doit entraver les rapports économiques. Côté français, les arguments qui motivent leur frilosité montrent qu'ils sont attentifs à certaines questions qui paraissaient cruciales à leurs yeux. Pour eux, il faut un système bancaire souple et efficace, des assiettes destinées uniquement à l'investissement et des textes réglementaires qui ne changent pas au gré des circonstances. Des campagnes d'explication institutionnelles, séminaires et colloques sont consacrés à ces problématiques récurrentes. Au lieu de faire la sourde oreille, les deux parties conviennent à arracher des concessions et des compromis. C'est ce qui semble pour l'instant, la meilleure des solutions.